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L’appel à la solidarité du Comité de solidarité Chagos La Réunion et du Mouvement réunionnais pour la Paix largement entendu
10 janvier 2023, par
Ce 9 janvier à l’initiative du Comité de solidarité Chagos La Réunion et du Mouvement réunionnais pour la Paix s’est tenue une conférence de Philippe Sands sur le thème des Chagos, sous la présidence de Salim Lamrani, professeur à l’Université de La Réunion, avec Olivier Bancoult et Liseby Elysé du Groupe Réfugiés Chagos comme invités d’honneur. Plusieurs centaines de personnes ont participé à cet événement. Ce grand succès témoigne de la solidarité des Réunionnais avec la lutte du peuple chagossien. Cette solidarité est le résultat d’une prise de conscience qui doit beaucoup au PCR, depuis qu’en 1989 Olivier Bancoult fut invité par Paul Vergès à La Réunion afin de faire connaître au monde le crime de déportation subi par le peuple chagossien et son combat pour retourner vivre dans son pays. Depuis lors, le PCR a fait de la solidarité avec les Chagossiens un de ses mots d’ordre.
Hier à l’Université, plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’invitation du Comité de solidarité Chagos La Réunion et du Mouvement réunionnais pour la Paix : la conférence de Philippe Sands sur les Chagos fut un grand succès. La Réunion est en effet dans une période de vacances. Malgré cela, le public était composé d’une assistance venue de toutes les régions de l’île.
Une forte délégation du Parti communiste réunionnais était conduite par son président Élie Hoarau. Elle comprenait des représentants de sections PCR issues des différentes régions de notre pays, notamment Saint-Pierre, Le Tampon avec son doyen Denis Irouva, Trois-Bassins/Saint-Leu, Saint-Paul, Sainte-Suzanne, Saint-André, Le Port, Saint-Louis.
Au premier rang, on remarquait la présence, outre Élie Hoarau, de Maurice Gironcel, président de la CINOR ; Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis ; Gilbert Annette, ancien maire de la capitale ; Wilfrid Bertile et Jean-Bernard Maratchia, conseillers régionaux venus respectivement de Saint-Philippe et de Saint-Pierre ; Gélita Hoarau, ancienne sénatrice venant elle aussi de Saint-Pierre ; du conseiller départemental PCR du Port Jean-Yves Langenier. A la tribune autour du conférencier Philippe Sands et de Salim Lamrani : Olivier Bancoult et Liseby Elysé du Groupe Réfugiés Chagos ; Georges Gauvin, président du Comité de solidarité Chagos La Réunion et Julie Pontalba, présidente du Mouvement réunionnais pour la Paix.
Enseignant-chercheur à l’Université de La Réunion, Salim Lamrani présidait la conférence. Il revint tout d’abord sur le contexte de la déportation des Chagossiens, de la séparation des Chagos de Maurice en 1965 à la persistance du refus du Royaume-Uni de respecter les résolutions de l’ONU encore en 2023. Cette séparation se fit dans la perspective de créer une base militaire à Diego Garcia, sur une seule des 4 îles habitables d’un archipel qui en comporte 53. Mais ce fut la totalité du peuple vivant dans les îles Chagos depuis le 18e siècle qui fut déporté vers Maurice et les Seychelles entre 1968 et 1973. Salim Lamrani rappela les votes des résolutions de l’ONU, du Mouvement des non-alignés, des pays ACP, et de la SADC demandant la fin de l’administration britannique sur l’archipel et le retour des Chagossiens. Mais encore en 2013, « Londres s’oppose au droit inaliénable des Chagossiens de vivre dans leur pays » garanti par la Charte des Nations-Unies.
Le peuple chagossien n’appelle pas au démantèlement de la base mais veut simplement revenir vivre dans son pays.
Olivier Bancoult rappela la solidarité des Réunionnais avec le combat de son peuple :
« Vous nous avez toujours soutenu dans cette cause depuis ma première visite à La Réunion en 1989. Vous croyez que ce que nous avons subi est l’injustice. Nous n’avons jamais baissé les bras grâce à votre soutien ».
Outre l’aspect juridique, « l’importance est la dignité humaine, de vivre sur la terre où nous sommes nés ». « Avec l’État mauricien, nous sommes allés dans les plus hautes instances. Le peuple chagossien n’a jamais baissé les bras », ajouta-t-il. « A l’ONU, l’Afrique a fait bloc pour les Chagossiens », poursuit-il. « Nous allons aux Chagos et personne ne va nous empêcher. En février dernier nous sommes allés aux Chagos sans demander aux Anglais, sans passeport », dit-il avant de conclure sous les applaudissements du public, « nous nous préparons à rentrer aux Chagos ».
Liseby Elysé revint sur les conditions de son exil en 1973, à l’âge de 20 ans. Du jour au lendemain, il a fallu tout quitter pour aller à Maurice. Le trajet prit 4 jours de bateau. Il fut tellement éprouvant que Liseby Elysé, enceinte de 4 mois, perdit son enfant à naître. En 2019, elle raconta toutes ces souffrances devant la Cour internationale de Justice de La Haye.
Auteur du livre « Chagos, la dernière colonie », le conférencier Philippe Sands était avocat de l’État mauricien lors de l’audience où témoigna Liseby Elysé. Il commença sa conférence en soulignant que « la déportation entre 1968 et 1973 est caractérisée comme crime contre l’humanité ». Prochainement, l’ONG Human Rights Watch va d’ailleurs publier une déclaration dans ce sens.
Ce fut en 2010 qu’il fut sollicité par le Premier ministre de Maurice pour mener un combat juridique afin que les Chagos réintègrent le territoire de l’île sœur. Avec une équipe internationale d’une dizaine d’avocats, il œuvra à la mise en œuvre d’une stratégie pour obtenir la justice au niveau international. Or, concernant les Chagos, la saisie de la Cour internationale de Justice ne pouvait se faire qu’à la suite d’un vote d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU. « Mais en 2010, c’était impossible », compte tenu d’un rapport de forces favorable au Royaume-Uni.
Plusieurs événements changèrent le rapport de forces aux Nations Unies. Il y eut tout d’abord la création de la réserve marine des Chagos par le Royaume-Uni. Peu après, Wikileaks révélait le contenu d’échanges entre les autorités des États-Unis et du Royaume-Uni prouvant que la création de cette aire protégée visait à exclure le retour des Chagossiens dans leur pays.
D’où la saisie du Tribunal international de la mer à Hambourg sur deux arguments : le Royaume-Uni ne pouvait pas créer de réserve naturelle au Chagos car il n’est pas un État côtier ; le droit à l’autodétermination préalable à l’excision des Chagos de Maurice n’a pas été respecté. Sur ce dernier point, Philippe Sands rappela le contenu de la Résolution 12-14 de 1960 de l’Assemblée générale de l’ONU : l’indépendance d’une colonie se fait selon ses frontières, sauf accord de la colonie. Au bout de 4 ans de procédure, l’aire marine jugée illégale. Et pour 2 des 5 juges, les Chagos appartiennent à Maurice, les 3 autres ne dirent rien à ce sujet.
Après cet avis, un changement de gouvernement à Maurice accéléra les événements. Le nouveau Premier ministre, Sir Anerood Jugnauth, demandait la saisie de la Cour internationale de Justice. L’objectif des avocats était donc de solliciter un avis sur cette question : demander si décolonisation de Maurice est complète. Commença alors un travail de lobbying pour obtenir une majorité à l’Assemblée générale de l’ONU.
Il y eut alors « deux miracles ». Le premier fut le BREXIT. Après juin 2016, il fit perdre à Londres le soutien des États membres de l’Union européenne, ce fut une perte d’autorité pour les Britanniques. Le second fut la nomination de Boris Johnston au poste de ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni peu avant l’audience à La Haye. Ce dernier s’était auparavant illustré par la publication d’articles racistes visant notamment les Africains dans des journaux britanniques, « une catastrophe pour le Royaume-Uni ». Ceci renforça le travail de lobbying d’Anerood Jugnauth pour obtenir le soutien de tous les États africains membres de l’ONU.
En juin 2017 fut votée par l’Assemblée générale de l’ONU une résolution par 94 voix contre 16. Elle demandait que la Cour de la Haye se saisisse du différend entre Maurice et le Royaume-Uni pour rendre un avis sur ce sujet. Deux questions étaient posées aux juges : la décolonisation de Maurice est-elle incomplète et quelles sont les conséquences ?
Pour les arguments de fond, Philippe Sands salua le travail d’Olivier Bancoult. Pendant 20 ans, le Groupe Réfugiés Chagos a tenté d’obtenir le droit au retour devant les juridictions du Royaume-Uni. Ceci permit de réunir une abondante documentation. « Sans ces 20 ans de travail, nous n’aurions pu avoir cette documentation qui nous a permis d’argumenter sur le point clé », rappela Philippe Sands.
Le second point clé était le témoignage d’une personne des Chagos devant la Cour internationale de Justice. C’était une procédure très inhabituelle dans cette juridiction, car ceci introduit le facteur émotionnel qui peut risquer de ne pas être bien perçu à ce niveau. Liseby Elysé s’acquitta avec brio de cette responsabilité. Son témoignage fut un moment essentiel de l’audience.
En février 2019, à l’unanimité des juges sauf celui de nationalité états-unienne, la Cour internationale de Justice de La Haye rendit un avis reconnaissant la souveraineté de Maurice sur les Chagos et enjoignant le Royaume-Uni de quitter l’archipel pour que la décolonisation de Maurice soit complète.
Le 22 mai 2019, par 116 voix contre 6, l’Assemblée générale de l’ONU adopta une résolution pour l’application de l’avis de la Cour internationale de Justice, exigeant que le Royaume-Uni cesse son administration des Chagos dans les 3 mois, et appelant à ne mettre aucune entrave au retour des Chagossiens. La résolution demandait également à tous les États membres de l’ONU de faire bloc pour l’application de l’avis de la Cour internationale de Justice de La Haye et le retour des Chagossiens. Soutenu par les États-Unis, le Royaume-Uni refuse toujours d’appliquer cette décision de la communauté internationale. Mais des discussions ont commencé entre les gouvernements de Maurice et du Royaume-Uni sur la question de la souveraineté sur l’archipel. Il importe que les Chagossiens puissent être associés à ces négociations.
L’échéance du retour du peuple des Chagos dans son pays se renforce donc chaque jour.
L’exposé fut suivi d’un débat avec notamment l’intervention du président du PCR, Élie Hoarau.
Avec un important public et un contenu très riche, la conférence d’hier sur les Chagos fut un grand succès. Ce grand succès témoigne de la solidarité des Réunionnais avec la lutte du peuple chagossien. Cette solidarité est le résultat d’une prise de conscience qui doit beaucoup au PCR, depuis qu’en 1989 Olivier Bancoult fut invité par Paul Vergès à La Réunion afin de faire connaître au monde le crime de déportation subi par le peuple chagossien et son combat pour retourner vivre dans son pays. Depuis lors, le PCR a fait de la solidarité avec les Chagossiens un de ses mots d’ordre.
M.M.
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Messages
10 janvier 2023, 13:52, par CHAVEZ
Bonjour,
J’ai beaucoup appris sur cette histoire. Je ne connaissais pas Chagos, imaginez vous les gens lambda...Cette histoire d’invasion d’occupation et de déplacement des populations, me rappellent d’autres invasions, par fois à intérieurs même des pays. Déplacement des Amérindiens Mapuche, par un certain Joe Lewis au sud de la Patagonie en Argentine, le vrai patron...Guantánamo, les Iles Malouines...le monde de la piraterie et du saccage impérialiste toujours d’actualité. Excellent travail de vulgarisation de de prise de conscience. Merci
Martina Chavez