A la veille du Conseil des ministres de la COI, le PCR appelle à évoquer plusieurs sujets pour une coopération sincère

Le PCR propose à la COI d’inscrire à son ordre du jour le retour des Chagossiens, la crise alimentaire dans le Sud de Madagascar et la stabilité dans les eaux comoriennes

26 novembre 2021, par Manuel Marchal

Le Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien se tiendra aujourd’hui sous présidence française à Saint-Denis. Hier, le Parti communiste réunionnais représenté par Julie Pontalba et David Gauvin, membres du Comité central du PCR et par Ary Yée Chong Tchi Kan et Johnny Lagrange, membres du Secrétariat du Parti, tenait une conférence de presse au sujet des enjeux de la coopération régionale. Le PCR a fait part des questions qu’il propose d’inscrire à l’ordre du jour, notamment le retour des Chagossiens dans leur pays, la crise alimentaire dans le Sud de Madagascar et la stabilité dans les eaux comoriennes. « La pire des choses serait de ne pas en parler. Il ne peut y avoir de coopération sincère si ces problèmes ne sont pas discutés », souligne le PCR.

Julie Pontalba, Johnny Lagrange, Ary Yée Chong Tchi Kan et David Gauvin.

Ary Yée Chong Tchi Kan rappelle que la coopération régionale fut d’abord le fait de la Conférence des partis progressistes du Sud-Ouest de l’océan Indien. La Réunion y avait pleinement sa place, aux côtés des délégations des Comores, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles. En 1978, la déclaration de Mahé avait d’ailleurs fixé un premier cadre d’un développement durable et solidaire pour notre région, pour un avenir en commun.
Mais la coopération a évolué vers une organisation d’États, ce qui limita dans un premier temps la COI à trois membres : Madagascar, Maurice et Seychelles. L’élargissement aux Comores et à La Réunion reposa sur un compromis, ainsi fut créé le membre France/Réunion.
Lors des premiers Conseils des ministres, la France n’envoyait pas un ministre parler au nom des Réunionnais pour des questions de voisinages dans l’océan Indien. Les gouvernements de l’époque avaient conscience que la France n’est pas une île de l’océan Indien, rappelle Julie Pontalba.

Régression de La Réunion dans la COI

Mais ceci a évolué. La Réunion ne figure même plus dans la dernière déclaration finale du Sommet des chefs d’Etats de la COI adoptée à Moroni en août 2014, malgré les protestations de Madagascar. Et lors du Conseil des ministres d’aujourd’hui, les délégations des pays voisins seront accueillis par un ambassadeur à la Coopération régionale venu de Paris qui leur souhaitera la bienvenue à La Réunion. « C’est une régression historique pour La Réunion », souligne Johnny Lagrange. Et ce sera un ministre de passage qui conduira la délégation représentant La Réunion.
Ary Yée Chong Tchi Kan rappelle qu’à plusieurs reprises dans le passé, la France partageait avec le Conseil régional la tête de la délégation, et que le temps de parole était réparti entre le représentant venu de Paris et la Région. Julie Pontalba estime qu’il est nécessaire de revenir à cette règle du temps de parole partagé à l’occasion du Conseil des ministres d’aujourd’hui.

« La pire des choses serait de ne pas en parler »

En effet, il est important que la voix des Réunionnais soit entendue. Car les Réunionnais et leurs voisins font face à des défis communs, centrés sur l’humain. « Les Réunionnais ont leur contribution à faire valoir », souligne Ary Yée Chong Tchi Kan.
Julie Pontalba ajoute qu’il est important que trois catastrophes humanitaires figurent à l’ordre du jour du Conseil des ministres : les Chagos avec le droit au retour des Chagossiens dans leur pays dont ils ont été chassés et interdits de revenir en raison de la construction de la base militaire de Diego Garcia, la crise alimentaire dans le Sud de Madagascar et le trafic humain dans l’archipel des Comores. « La pire des choses serait de ne pas en parler. Il ne peut y avoir de coopération sincère si ces problèmes ne sont pas discutés », souligne le PCR.

M.M.

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