284400 salariés et officiellement près de 180000 demandeurs d’emploi à La Réunion

25 janvier 2023, par Manuel Marchal

En ajoutant aux inscrits à Pôle emploi le nombre des travailleurs au chômage qui ne sont pas recensés, La Réunion compte sans doute un nombre total de chômeurs proche de celui des salariés relevé en septembre dernier par l’INSEE. L’emploi non déclaré est une adaptation à une pénurie d’emploi que l’État, compétent dans ce domaine, est incapable de résoudre depuis des décennies.

La dernière note de conjoncture de l’INSEE indique qu’en septembre 2022, 284400 salariés travaillaient à La Réunion. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d’emploi recensés par Pôle emploi avoisine 180000 depuis plusieurs années. Les statistiques officielles ne font pas apparaître les chômeurs qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi, avec comme perspective un nombre de demandeurs d’emploi plus élevé, et donc se rapprochant de celui des salariés en emploi.

Plus de travailleurs au chômage que de salariés déclarés, ce scenario n’est pas à exclure à La Réunion malgré des indicateurs montrant une progression des embauches au troisième trimestre 2022. Rappelons que la filière canne-sucre-alcools-énergie est à l’origine de 18000 emplois. La hausse considérable du prix des intrants et la succession des sécheresses sont à l’origine d’une situation très grave pour la filière. Des questions ne se posent-elles pas en haut lieu sur la pertinence de plus de 100 millions d’euros d’aides annuelles pour 1,3 million de tonnes de cannes récoltées ? Et cela d’autant plus que l’usinier Tereos ne semble pas réagir face à la diminution des livraisons de sa matière première ?
Laisser tomber la filière canne, c’est non seulement faire une croix sur ses richesses et deux siècles de savoir-faire, mais c’est aussi créer les conditions pour que le nombre de travailleurs au chômage se rapproche de celui des travailleurs en emploi.

C’est donc une situation sociale forcément en tension. L’emploi non déclaré joue alors le rôle de la soupape de sécurité, procurant les indispensables revenus pour survivre dans un pays où le coût de la vie est nettement plus élevé qu’en France. C’est une adaptation à une pénurie d’emploi que l’État, compétent dans ce domaine, est incapable de résoudre depuis des décennies.

M.M.

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