Antonio José de Sucre, le Saint Just des guerres d’indépendances hispano-américaines

5 février 2022, par David Gauvin

Antonio José de Sucre y Alcalá ou le grand Maréchal d’Ayacucho, fut un homme politique et général militaire vénézuélien, grand acteur de l’indépendance de la Bolivie dont il fut son premier Président. Il fut aussi gouverneur du Pérou, Général en Chef de la Grande Colombie et commandant des armées du Sud.

Antonio José de Sucre est né en Cumana en Capitainerie générale du Venezuela par Vicente de Sucre y Garcia de Urbaneja et Maria Manuela de Alcalá y Sánchez Ramírez de Arellano en 1795, le cinquième des neuf enfants. Les origines de sa famille étaient franco-flamandes ; Carlos Garrido de Sucre y Pardo, fils d’un noble, Charles Adrián de Sucre, de Preux Marquis (Flandre) Et Buenaventura Caroline Isabel Garrido y Pardo, a été le premier ancêtre de Sucre s’installer définitivement en Amérique du Sud. Carlos de Sucre avait été nommé par le roi d’Espagne en tant que gouverneur Nueva Andalucía, et plus tard, il est devenu gouverneur de Cuba et Cartagena de Indias. Sa famille était des traditions militaires longues, non seulement le père était colonel, mais aussi les grands-parents, grands-parents et frères et sœurs tous avaient suivi une carrière militaire. Sa mère est morte quand José Antonio avait sept ans et jusqu’à quinze ans, il a étudié avec son oncle José Manuel, avant d’entrer dans l’école des ingénieurs Caracas.

Sucre a rejoint l’armée en 1810, avec des degrés insigne, et deux ans plus tard, après avoir combattu les Royalistes sous le commandement de Francisco de Miranda, Il est promu au rang de lieutenant. Il est envoyé par Bolívar à Quito et, comme chef du Haut et du Bas-Pérou (la Bolivie et le Pérou actuels), il se trouve pris dans les nœuds inextricables des régionalismes. C’est à lui que revient, en 1824, la gloire de la victoire d’Ayacucho qui met fin à la domination espagnole en Amérique ; l’année suivante, il est vainqueur des ultimes résistances dans le Haut-Pérou. Qu’était donc le Haut-Pérou ? Une nation, un peuple ou une province ? En tant que province, à qui serait-il revenu : à Lima ou à Buenos Aires ? Pour éviter la guerre entre le Pérou et l’Argentine, Sucre tranche le nœud gordien et choisit la fuite en avant : l’indépendance. Bolívar, après une première réaction négative, se range à ses raisons et l’approuve. L’aristocratie créole opportuniste (elle avait été pro-espagnole jusqu’au bout) baptise Bolivie le nouveau pays et l’offre à Bolívar. Ce dernier rédige une constitution autoritaire qui instaure la présidence à vie, mais refuse le pouvoir. Sucre est choisi comme étant le seul homme capable. Président de la nouvelle république de Bolivie il limite son mandat à deux ans (1826-1828). Son gouvernement est un modèle de despotisme éclairé, combinant le développement économique avec les mesures sociales. Sa politique agraire échoue devant la résistance des propriétaires ; s’il réussit à obtenir la libération des esclaves, il ne peut empêcher leur transformation en peones, esclaves de fait. Il s’en va sur cet échec, pessimiste quant à l’avenir de la Bolivie, et tombe sous les coups des assassins, six mois avant que ne meure Bolívar.

Le plus révélateur de Sucre fut son caractère ; fidèle envers ses amis, honnête, incorruptible, fidèle à ses idéaux et sans ambition personnelle. Il devient Président malgré lui, ce fut un homme perspicace qui laissa les boliviens décider de leur futur. Cependant il prit de grandes décisions qui laissait le passé et le système établit de coté ce qui ne plut pas à tout le monde… Le travail de Bolivar consistait principalement à établir les bases légales de la nouvelle Bolivie, tandis que Sucre devait réactiver l’économie et mettre en place une politique de réformes révolutionnaires qui devait changer toutes les strates de la société. Sucre s’informa tout d’abord de la situation du pays à travers des études statistiques. Ensuite il relança la vente des produits de la mine, dans le domaine agricole il travailla à l’amélioration de la technologie. Il créa deux ministères ; celui de la guerre et celui de l’intérieur et des finances. Parmi ses collaborateurs les plus proches se trouvait le général Santa Cruz qui fut préfet de Chuquisaca et de La Paz, le général Urdininea, Casimiro Olañeta et Miguel Lanza. Cependant sa politique ne plaisait pas à tout le monde et il fut victime d’une émeute à Chuquisaca en 1828 dans laquelle il fut blessé. Cette émeute plus la pression du Pérou qui était opposée à l’indépendance de la Bolivie le fit abdiquer cette même année.
Sucre mourut assassiné dans des circonstances mystérieuses en Colombie, le 14 juin 1830.

La renommée de Antonio José de Sucre en Amérique du Sud est presque comparable à celle de Simon Bolivar. Beaucoup de villes en Bolivie, Colombie, Équateur et Venezuela ont des statues, des rues, des places, des théâtres et d’autres qui lui sont dédiés. Plus encore que la figure de Bolivar, le souvenir de Sucre perdure en Équateur et en Bolivie. En fait, il a exécuté les ordres de Bolivar, mais ce fut lui qui a dirigé le champ des batailles victorieuses de Pichincha et Ayacucho, libérant respectivement l’Équateur et la Bolivie actuelle (ex haut-Pérou). Le département de Sucre en Colombie et la ville de Sucre, capitale administrative Bolivie, portent son nom. L’Etat vénézuélien de Cumana, où il est né, a été rebaptisé Sucre en son honneur et aussi une grande partie de la capitale Caracas. L’ancienne monnaie d’Équateur a été appelé Sucre, ainsi que son nom de premier plan de l’aéroport. Il y a plusieurs monuments dédiés à la mémoire de Sucre, en particulier dans les villes d’Amérique latine. Reconnu comme l’un des plus beaux monuments Guayaquil est la statue de Sucre construit par le sculpteur italien Augusto Faggioni en 1910, et inaugurée le 8 octobre 1911 à la place adjacente au gouvernement Guayas et la municipalité de Guayaquil. Aussi à Guayaquil, il y a aussi une statue de Sucre à cheval sur la rivière Malecon Guayas. Même dans la capitale équatorienne Quito Il y a une statue de Sucre, l’œuvre du sculpteur espagnol José González y Giménez de 1874, situé dans la Plaza Santo Domingo en face de l’église du même nom aussi Bolivie il y a de nombreuses statues dédiées à la Gran Mariscal, comme la présente tête parlante à La Paz sur la place qui porte son nom, ou celui de la Plaza de los Estudiantes lui montrant à cheval.

« Les malheureux sont les puissances de la terre ; ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent. » Louis Antoine Léon de Saint-Just

Nou artrouv’

David Gauvin

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