Chaque Grec a perçu 36 millions d’euros !

18 juillet 2015, par J.B.

Plusieurs fois, nous mettons en garde avec le trafic de statistique, sans nuance, pour soutenir un argument à l’attention de l’opinion. En voici 2 exemples significatifs.

Marisol Touraine fait le bilan de la canicule qui a frappé les Français entre le 29 juin et le 5 juillet. Elle annonce 700 décès, soit 7 % par rapport à la moyenne de mortalité ordinaire. Elle n’a pas hésité à faire la comparaison avec le bilan de la saison 2013 où on a dénombré 15 000 morts. Elle explique ce bon résultat par tout un travail « d’anticipation, d’information et de mobilisation ». La France, pays développé en a les moyens. Parallèlement, les médias reprennent en boucle 750 décès au Pakistan dus à la canicule. Ces chiffres rapportés à leur population respective font apparaître deux fois plus de morts pour la France que pour le Pakistan, qui n’a pas les moyens de la France, puissance du G7. Le temps n’est plus à s’attribuer des satisfécits mais au contraire de responsabiliser, d’élever les consciences, car le phénomène est mondial et nous devons penser à cette échelle. Tous nos repères frontaliers s’effondrent.

L’autre annonce médiatique concerne la Grèce. Le courant d’opinion dominant se donne bonne conscience en annonçant qu’ au final on a aidé les Grecs à hauteur de 400 milliards d’euros. L’image d’une Europe riche et généreuse ! Le chiffre claque à la figure du peuple meurtri qui retourne ses poches vides. Car, si vraiment les financiers ont dû sortir cette somme, celle-ci ne se trouve pas dans les revenus des masses populaires qui se sont appauvries et qui continueront à supporter les conséquences pendant plusieurs générations. Or, la Grèce n’a que 11 millions d’habitants, chacun d’eux devrait donc dormir sur l’or. Cela fait 36 millions d’euros par personne en moyenne ! L’image de ce retraité ruiné qui pleurait sur le trottoir n’avait aucun impact pour les pillards-donateurs.

En fait, cette somme a été attribuée pour empêcher que le phénomène financier mondial ne s’effondre. On parle de la Grèce comme une enclave alors que, comme la canicule, nous sommes soumis à un phénomène sans frontière. De temps en temps, telle ou telle partie éclate comme une hernie. Rafistoler le système pourri coûte de plus en plus cher. Sauf, si on est préparé au pire et donc au changement radical.

En Islande, le gouvernement a laissé les banques à leur responsabilité, et elles se sont effondrées. Le pays a seulement garanti l’argent des épargnants (l’argent réel). Il a traduit des banquiers en justice. Le gouvernement a refusé d’emprunter pour combler leur passif. Le peuple a compris qu’il fallait mettre fin au processus d’adhésion à l’Union européenne entamé depuis 2009. Ce fut fait par référendum le 12 mars dernier. Voilà comment les représentants d’une population de 300 000 habitants se font respecter, car ils sont responsables. A La Réunion, trois fois plus peuplée que l’Islande, la classe politique, en général, et les médias, en particulier, vendent des illusions au peuple Réunionnais. Non, les 400 milliards ne vont pas enrichir les Grecs.

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