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2 avril 2022, par
Premiers pas dans la politique à seulement 17 ans et toute une vie consacrée à l’indépendance puis au progrès de Madagascar, à la liberté et aux droits humains. Gisèle Rabesahala (1929-2011) était et reste pour le pays, une femme engagée dont les rêves et les idéaux n’ont d’égal que l’abnégation et l’action désintéressée. Pour l’Afrique, en particulier, elle est incontestablement une figure historique d’avant-garde.
Gisèle Rabesahala nait le 7 mai 1929 à Madagascar, d’une famille originaire du district d’Antananarivo Avaradrano. L’île est alors une colonie française, depuis 1896 et la déportation de la dernière reine Ranavalona III. Fille d’un sous-officier de l’armée française, Gisèle partage son enfance entre la France, la Tunisie et l’actuel Mali. A la mort de son père, en 1942, sa famille s’implante à nouveau à Madagascar. Gisèle Rabesahala envisage d’abord de devenir religieuse, puis avocate : « je rêvais d’être avocate, parce que je pensais qu’un avocat doit se consacrer à la défense des innocents », témoignera-t-elle par la suite dans son autobiographie Que vienne la Liberté. Consciente de l’importance de l’instruction et pour poursuivre ses rêves, Gisèle s’implique sérieusement dans ses études. Elle obtient son brevet d’études élémentaires à l’actuel J.J Rabearivelo, et poursuit avec une formation professionnelle de sténodactylographe. Patriote et sensibilisée aux souffrances causées par la domination coloniale, avec le travail forcé et la mobilisation de soldats pendant les deux guerres mondiales, Gisèle s’engage à l’âge de 17 ans comme secrétaire au sein du Mouvement démocratique pour la rénovation malgache (MDRM), qui milite pour la libération du pays. Cette même année 1946, plusieurs intellectuels malgaches sont élus aux élections législatives françaises. A l’Assemblée nationale, ils transmettent la volonté d’indépendance du peuple malgache.
Les réquisitions et les abus de la Seconde Guerre mondiale, en particulier, ont soulevé un vent de révolte sur l’île. Le 29 mars 1947, des milliers d’insurgés prennent les armes et attaquent de nuit les maisons de colons français mais également de Malgaches travaillent pour l’administration. La répression menée par l’armée française est terrible, touchant les civils comme les insurgés jusqu’en 1948. Les chiffres sont largement discutés, mais la répression de l’insurrection malgache fait des dizaines de milliers de morts. Les autorités coloniales fixent officiellement le bilan à 11 342 morts en 1950, quand des analystes malgaches et étrangers parlent de 100 000 à 200 000 morts. Le MDRM est dissout et ses chefs sont arrêtés. En 1950, Gisèle Rabesahala crée le Comité de solidarité de Madagascar ou Fifanampiana Malagasy, pour soutenir les victimes de la répression et les prisonniers politiques et leurs familles. Militante pour l’acquittement des condamnés à travers notamment des articles de presse, Gisèle Rabesahala s’attire l’attention et la surveillance des autorités coloniales mais ne cesse de lutter. Ses actions et ses prises de position la font connaître comme femme politique d’importance, malgré sa jeunesse. En 1953, à 33 ans, elle est la première femme élue conseillère municipale. En 1955, Gisèle Rabesahala co-fonde le journal d’opinion Imongo Vaovao, journal militant de tendance communiste ; elle fera partie de son comité éditorial jusqu’à sa mort. Puis elle devint secrétaire générale du Parti du Congrès pour l’indépendance de Madagascar, AKFM, fondé en 1958.
Nommée ministre de la Culture et de l’Art Révolutionnaire en 1977, elle occupera ce poste sous la seconde République pendant 14 ans. Quatorze années à tout construire dans le domaine de la culture. De la Bibliothèque nationale, inaugurée en 1982, aux centaines de bibliothèques dans les quatre coins de la Grande Ile, en passant par la création de diverses structures de valorisation des richesses culturelles du pays, la promotion de la culture, de la langue, de l’identité et le patrimoine malgaches était un combat permanent pour Gisèle Rabesahala. On compte parmi ses plus grandes réalisations en tant que ministre de la Culture, la reconstruction du palais du Premier ministre à Andafiavaratra après son incendie en 1991. Outre la fonction ministérielle, Gisèle Rabesahala assume également, au cours de sa carrière politique, diverses autres fonctions : parlementaire (élue députée en 1977) et sénatrice (2001).
Gisèle Rabesahala a relayé les initiatives du Conseil mondial de la paix (CMP), organisation pacifiste de masse longtemps sous obédience communiste. En 1962, elle crée en son sein le Comité malgache pour la paix et l’amitié entre les peuples. Ce dernier a apporté son soutien au peuple vietnamien lors de la guerre du Vietnam. Elle a aussi dirigé la Commission permanente pour la défense des droits de la femme et de l’enfance au sein du CMP. Gisèle Rabesahala et son Comité de solidarité de Madagascar sont, par ailleurs, des partenaires privilégiés de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) depuis sa fondation en 1973. Elle a reçu en 1980 la médaille Ana Betancourt, du nom d’une grande figure du mouvement féministe de Cuba et de l’Amérique latine. Lors de l’avènement de la Troisième République, en 2002, une crise postélectorale ébranle l’unité nationale. L’AKFM encourage le dialogue entre les différents partis politiques, mais aussi leur participation à la plateforme de résolution des crises initiée par les parlementaires (Solidarité des Parlementaires pour le Développement et l’Unité nationale) et le Comité de réconciliation nationale. En janvier 2003, les institutions internationales reconnaissent Marc Ravalomanana comme le nouveau président de la République de Madagascar. Une nouvelle crise survient en 2009 et interrompt son deuxième mandat. À 80 ans, Gisèle Rabesahala, forte de son expérience politique, est alors appelée à participer au comité des sages Ray aman-dReny Mijoro, instance de médiation. En 2006, elle publie ses mémoires, Ho tonga anie ny Fahafahana ! (Que vienne la liberté !). Elle revient sur l’histoire politique de son pays et fait part de ses opinions. Le militantisme de Gisèle Rabesahala s’est étendu au-delà des frontières malgaches. Elle a soutenu de nombreux mouvements d’indépendance sur le continent africain. Son engagement a d’ailleurs été salué par l’Angolais Agostinho Neto, le Namibien Sam Nujoma, les Mozambicains Samora Machel et Eduardo Mondlane, le Sud-Africain Oliver Tambo et le Bissau-Guinéen Amílcar Cabral. Elle meurt le 27 juin 2011, au lendemain du cinquantenaire de l’indépendance malgache. Les médias lui ont rendu hommage en la qualifiant de « Mère Courage, mère de la nation »
Ho tonga anie ny Fahafahana ! (Que vienne la liberté !)
Nou artrouv’
David Gauvin
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