Selon le nouveau rapport d’Oxfam, depuis le début de la pandémie, le monde compte un nouveau milliardaire toutes les 26 heures. Et, tandis que la fortune des 10 milliardaires les plus riches du monde a doublé durant la pandémie, 160 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté. Cette explosion des inégalités sévit partout dans le monde. Les femmes, les personnes racisées, et les habitant.e.s des pays en développement sont les plus impacté.e.s par la violence des inégalités. La pandémie a également fait reculer l’objectif de parité femmes-hommes à 135 ans, contre 99 ans auparavant. 252 hommes se partagent aujourd’hui plus de richesses que le milliard de filles et de femmes vivant en Afrique, en Amérique latine et aux Caraïbes réunies.

En France, la fortune des milliardaires a augmenté plus rapidement en 19 mois de pandémie qu’en une décennie entière. De mars 2020 à octobre 2021, la fortune des milliardaires a augmenté de 236 milliards d’euros (soit une hausse de 86 %), une somme qui représenterait assez d’argent pour quadrupler le budget de l’hôpital public ou distribuer un chèque de 3500 euros à chaque Français.e. A elles seules, les 5 premières fortunes de France – celles de Bernard Arnault (LVMH), Françoise-Meyers Bettencourt (L’Oréal), François Pinault (Kering), des frères Alain et Gérard Wertheimer (Chanel) – ont doublé, augmentant de 173 milliards d’euros en 19 mois. Soit presque autant que ce que l’Etat a dépensé pour faire face au coronavirus en un an, toutes dépenses confondues. Ces 5 milliardaires français possèdent désormais autant que les 40 % des Français les plus précaires. Dans le même temps, la crise a provoqué une intensification de la pauvreté. 7 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire pour vivre, soit 10 % de la population française, et 4 millions de personnes supplémentaires sont en situation de vulnérabilité à cause de la crise.

Si la fortune des milliardaires a autant augmenté durant la pandémie, c’est principalement en raison de l’argent public versé sans condition par les gouvernements et les banques centrales dont ils ont pu profiter grâce à une montée en flèche des cours des actions. Avec une politique du « quoi qu’il en coûte » sans condition, les gouvernements et banques centrales ont permis la hausse la plus importante de la fortune des milliardaires jamais enregistrée. Au-delà de la réponse à la crise actuelle, la dérégulation du marché du travail, les politiques fiscales décidées au cours des 40 dernières années ont construit une économie au service des 1 %. Les inégalités ne sont pas une fatalité, ce sont le résultat de choix politiques. Le quinquennat actuel a été celui des inégalités. Le ou la futur.e Président.e de la République devra tirer les leçons de la crise et travailler à construire un modèle économique plus juste, plus durable et plus féministe.

Alors que l’élection présidentielle approche а grands pas, Fabien Roussel entend se positionner comme le candidat du peuple. Lundi 17 janvier, il effectuait ainsi son discours de rentrée depuis le siège du Parti communiste (PCF), а Paris. Un discours qui faisait résolument écho au slogan de son affiche de campagne aux tons violet, jaune et rose, et présentée sur la façade du siège : « Fabien Roussel, la France des jours heureux ». Mais surtout un discours qui souhaitait montrer sa détermination sur le plan économique : il souhaite ainsi « prendre le pouvoir а la finance, aux riches, aux privilégiés, а mettre un terme а la corruption, а la fraude fiscale des riches ». Sans oublier sa détermination « а augmenter les salaires ». Dans son discours à Marseille, il a réaffirmé : « Ce sont les riches qui nous coûtent cher (…) le ruissellement d’Emmanuel Macron, c’est terminé ». Pour notre avenir, il nous faut réussir le défi des jours heureux.

« De chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins »

Nou artrouv’

David Gauvin