Journée mondiale contre la traite des êtres humains : réparation pour les « Enfants de la Creuse »

30 juillet 2018, par Manuel Marchal

Ce 30 juillet est la Journée mondiale contre la traite des êtres humains. Cet odieux trafic fait encore de nombreuses victimes dans le monde. L’UNICEF souligne que parmi elles, près du tiers sont des enfants. La proportion est encore plus grande en Afrique et en Amérique centrale.

Aucun continent n’est épargné par la traite des êtres humains. Les victimes sont essentiellement des personnes qui viennent de classes sociales vivant dans la pauvreté. C’est par ce crime que s’est effectué une grande partie du peuplement de La Réunion. C’est pourquoi la commémoration de cette Journée mondiale ne peut être passée sous silence dans notre île.

Cette traite, elle a eu lieu aussi dans l’autre sens. C’est en effet un crime comparable qu’ont subi de jeunes Réunionnais enlevés à leur famille et exilés de force en France. Or, les propositions de la commission mise en place par le gouvernement pour examiner cette affaire ne prennent pas en compte la dimension criminelle du préjudice subi. En effet, en quoi la création d’un lieu de mémoire pour des personnes encore vivantes va réparer quoi que ce soit ? Visiblement, le simple versement d’une aide pour financer un billet d’avion et un séjour sont loin d’être suffisante.

En effet, le préjudice subi par les victimes correspond à un crime clairement défini dans le Code pénal sous le titre « traite d’êtres humains en bande organisée », il est réprimé par une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison, et une amende de 3 millions d’euros. C’est la loi, et elle doit s’appliquer dans un Etat, la France, qui a reconnu que l’esclavage et la traite sont des crimes contre l’humanité, et qui a même été jusqu’à instituer chaque 10 mai une journée des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.

M.M.

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Messages

  • Tout d’abord un vif remerciement à Mr MARCHAL de revenir à nouveau sur l’affaire des Réunionnais dits de la Creuse, car en effet, l’Etat français semble bel et bien vouloir passer sous silence cette sombre et triste histoire. Triste histoire qui a ravagé des familles entières et plus précisément et individuellement des vies ! Plus de 2600 au total et peut être même plus encore ! L’Etat français se doit de s’acquitter de sa dette envers toutes ces femmes et hommes et les dédommager à la hauteur du préjudice subi ! A quand un procès digne de ce nom ? Que trouveront à dire les avocats pour la défense de l’Etat français, qui je le rappelle, à lui même reconnu sa faute morale dans cette affaire d’Etat depuis déjà 2014 ? Un procès ? Oui, nous y viendront...

  • Autour de cette histoire ont défilé beaucoup de monde : des personnes au statut d’intermittent ne sachant pas vraiment ce qu’il veulent hormis le fait d’essayer de trouver une tribune qui leur prêtera une oreille attentive, des associations opportunistes qui souhaitent faire parler d’elles, des étudiants encore indécis sur un sujet de thèse, des "cinéastes" en mal d’inspiration, des historiens en devenir, des imposteurs en "psychologie" et bien sûr la presse télévisée ou écrite se contentant juste de rapporter l’information lorsque le sujet ressort, mais sans réflexion de fond ...Quant aux magasines people, ils "oublient" volontairement (?) d’insister sur la gravité d’un tel sujet, qualifié de scandale d’État !! Manuel Marchal dans son édito rappelle non sans une certaine audace, la loi s’agissant d’un "transfert forcé" d’enfants mineurs et commis en bande organisée par des fonctionnaires de l’État : député/ministre, préfets et directeurs de DDASS/ASE ! A mon sens et non moins le plus condamnable, c’est de constater que des ministres ayant occupé leur fonction au MOM, se sont appliquées à mettre en place un maigre dispositif sensé "réparer" mais au final, approuver ce qui avait été décidé parlant de ce déplacement "forcé" d’enfants mineurs réunionnais ...L’histoire les jugera mais aussi les membres de cette commission nommée opportunément comme l’a été une certaine fédération sensée représenter les intérêts des concernés. Cette fédération manipulée par le ministère des OM, s’est complètement fourvoyée en entraînant dans son sillage une partie de la communauté en entretenant des illusions, de faux espoirs...A ce titre elle est tout aussi condamnable au moins sur le plan morale...Chers lecteurs n’oubliez pas que nous sommes dans État de Droit et il n’y aurait que cette voie pour que les ex mineurs se fassent entendre, pour que justice soit faite ! Un procès ? Cette idée chemine tout doucement et depuis longtemps, dans les têtes...
    Mille fois merci pour eux Monsieur Manuel Marchal d’avoir une nouvelle fois rappelé le Droit et d’avoir donné un écho sur cette scandaleuse histoire dans cette rubrique traitant de l’Esclavage. Merci au journal Témoignages.


Témoignages - 80e année

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