« La France a pris ses responsabilités », nous aussi !

6 août 2015, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Le 3 août nous avons débuté notre papier par ces mots : « Si l’on en croit les reportages des médias, le ministre des Sports, M. Kaner, qui ne connaît pas l’histoire mouvementée de nos îles, entre elles, d’une part, et dans ses rapports à la France, d’autre part, aurait déclaré que " la France a pris ses responsabilités ». Cette affirmation sonne dans nos têtes et dans nos cœurs comme des relents d’une époque que l’on croyait révolue. Cent fois, hélas, il faut rappeler l’histoire de nos relations.

Nous sommes en 2015. Comment un événement où on devait exalter l’amitié et la fraternité géographiques finit par de telles déclarations péremptoires ? Si c’est le cas, ce n’est pas joli comme résultat. Or, il suffit de se rappeler le contenu du communiqué du PCR de la semaine dernière pour se rendre compte que les tracasseries administratives pour avoir un visa d’entrée à La Réunion ont constitué les bases d’un trouble manifeste public à la sérénité des jeux. Pourquoi la France témoigne-t-elle tant d’humiliation envers nos frères et sœurs de Madagascar et des Comores, deux pays qui accueillent des Français et des Réunionnais, sans exiger ni un délai, ni un quota, ni un visa, ni une somme d’argent ? Oui, pourquoi ? »

La Reunion a toujours servi comme tête de pont de la France dans l’océan Indien. La France avait utilisé notre ile pour servir la politique raciste d’Afrique du Sud. Quand les Blancs écrasaient les Noirs, la France livrait des armes au pouvoir de l’Apartheid, notamment des avions Mirage. Politiquement, les autorités avaient ouvert un Consulat officiel sur notre territoire. Les Blancs pouvaient venir a La Réunion sans avoir besoin de déposer une demande de visa 45 jours avant. Les affaires marchaient bien. Les touristes arrivaient, encadrés. Si, les archives militaires étaient un jour ouvertes, on verrait un exemple de l’application concrète de l’affirmation du ministre Kanner selon laquelle « la France a pris ses responsabilités ». Il n’a rien retenu de l’histoire de La Réunion avec ses voisins.

Dans cette affaire, les Réunionnais n’ont jamais été ni respectés ni consultés. Alors, nous avons combattu les racistes d’Afrique du Sud et nous avons dénoncé leurs complices réunionnais. Que nous apprend l’Histoire ? Les Blancs ont été battus et l’Apartheid vaincu. À la place, il est né un pays uni, uni pour traiter les immenses problèmes sociaux et économiques. Nelson Mandela est devenu une icône mondiale. Pourtant, ce n’était pas du tout ce destin que les Blancs et la France lui avaient réservé, à lui et à son peuple.

Et lors du centenaire de l’ANC, en janvier 2012, une quarantaine chef d’Etat étaient présents. Pas l’ombre de la France de Kanner. Le PCR a été invité et une délégation a participé à ce moment historique. Les Sud-africains n’ont jamais oublié la solidarité des Réunionnais. Mais les Réunionnais, seront-ils à la hauteur de ce leg historique ? Une véritable coopération régionale ne doit-elle pas intégrer l’Afrique du Sud ? Les Jeux des îles n’ont-ils pas vocation à s’ouvrir jusque-là ? Mais si tel devait être cas, imaginez l’impact des propos de Kanner ?

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