« La France a pris ses responsabilités ». Nous aussi : Non aux JFOI. (3 et fin)

7 août 2015, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

Monsieur Kanner doit des excuses à tous les sportifs et populations des îles qu’il a littéralement humiliés pendant son séjour. Nous avons mis ses écarts de langages et ses déclarations péremptoires sur son ignorance crasse de l’l’histoire des relations exécrables de la France dans nos pays, impliquant nos peuples dans des manœuvres politiciennes et militaires hasardeuses malgré nous. J’ai cité le massacre des Malgaches et le soutien aux racistes en Afrique du Sud. Et aujourd’hui, les Comores.

Après quelques hésitations, il n’y a plus aucun éditorialiste pour sauver ce fauteur de trouble. Des dizaines d’années d’efforts pour tenter de réconcilier les peuples de l’Ocean indien ont été saccagées par ce ministre de passage. Était-il en mission commandée, pour casser le tour de l’Union des Comores qui doit accueillir les 10e Jeux ?

Nous avons réécouté, puis décrypté son interview sur Réunion 1ère. Les intentions qui l’ont conduit à faire 10 000 km ne sont pas sportives. Le seul hic : il a été surpris par la réaction ferme des Comoriens. Sur la préparation des visas comme sur les règlements des Jeux, le représentant de la « France responsable » s’est fourvoyé. Ajouter à cela l’absence totale d’accueil “français” a l’aéroport de Gillot a l’arrivée des délégués, vous aurez compris que M. Kanner ne voulait absolument pas remettre le drapeau des prochains jeux a l’Union des Comores. Il comptait sur la division interne à la délégation Comorienne, entre politiques et sportifs. Au contraire, c’est une solidarité exemplaire du peuple et de ses sportifs qui s’est exprimée. Bien sur, c’est difficile pour des sportifs.

Mais, l’extrême humiliation c’est quand il insinue l’incapacité financière et structurelle des Comores pour accueillir des Jeux. Or, dans une coopération durable et solidaire, on fait participer chacun son tour et tout le monde aide à la réussite commune. Monter les Comoriens contre les Mahorais ou vice-versa, il n’y a que Kanner pour s’en féliciter. Personne ne sortira vainqueur de ce match hors norme. Alors disons-le tout net : fini le temps des mercenaires français qui faisaient la pluie et le beau temps dans l’archipel des Comores, avec l’implication directe de l’ambassade de France a Moroni. Notre pays, La Réunion, a toujours été utilisée, soit pour des interventions, soit comme base arrière pour exfiltrer. Trois Présidents comoriens sont morts assassinés avec le concours de mercenaires venus de France. Les Comores des mercenaires ont servi de base pour briser le blocus mondial contre les Sud-Africains racistes. La France s’est permise de garder en exil, chez nous à Salazie, dans une prison dorée, le Président Comorien, Saïd Djohar. M. Kanner devrait apprendre comment « La France a pris ses responsabilités ».

Les prochains Jeux doivent se tenir aux Comores. Prenons le temps qu’il faudra. Trouvons les fonds qu’il faudra. Ce serait une réparation et un geste de réconciliation bien compris. Prenons nos responsabilités, aussi ! L’île Maurice ne doit pas être tentée de servir la politique de faire-valoir de la division indianoceanique souhaité par M. Kanner. Il s’agit des Jeux des Îles de l’Ocean Indien (JIOI) et non des Jeux Français de l’Ocean Indien (JFOI). Ce serait une belle leçon d’amitié si tout le monde montait sur le pont pour aider les Comores, le prochain pays d’accueil. Ce n’est pas à M. Kanner de dicter le nom de l’île organisatrice des 10e Jeux.

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