Livraison de chars lourds : l’OTAN choisit l’escalade en Ukraine

28 janvier 2023, par Manuel Marchal

L’implication de l’OTAN dans la guerre en Ukraine a franchi une nouvelle étape avec l’annonce de la fourniture de chars lourds puisés directement dans l’arsenal militaire des États-Unis, de l’Allemagne et d’autres pays membres de l’OTAN. Une telle décision montre que l’OTAN pousse au refus des négociations entre la Russie et l’Ukraine pour mettre fin au conflit.

Près d’un an après l’extension à d’autres régions de l’Ukraine de la guerre qui durait depuis 2014 dans le Donbass, l’OTAN veut encore accentuer son soutien militaire au régime de Kiev. Il y eut tout d’abord l’an dernier la fourniture à l’armée ukrainienne de canons, de missiles et de vieux blindés soviétiques, datant de la Guerre froide sortis des stocks militaires d’anciens États du Pacte de Varsovie devenus membres de l’OTAN.
L’OTAN a franchi une première étape en début d’année avec l’annonce de la fourniture de quelques dizaines de chars légers. Ces matériels promis sont pour la plupart du temps en fin de vie, ils sont en cours de remplacement en Allemagne et en France.

D’une toute autre ampleur est l’annonce de la livraison de chars lourds par plusieurs Etats membres de l’OTAN. Le Leopard 2 construit en Allemagne et exporté dans plusieurs armées européennes, le Challenger 2 britannique et l’Abrahams des États-Unis sont des fers de lance des divisions blindées de l’OTAN. A cela pourrait s’ajouter le Leclerc fabriqué en France.
Il est fait état pour chaque modèle de la mise à disposition de quelques dizaines d’unités. Ce faible nombre est représentatif du coût exorbitant d’une telle arme. Ainsi, la France n’en a qu’à peine 200 mobilisables tout de suite, au lieu de plus de 1000 chars de combat du temps de la Guerre froide.
Ce nombre n’est pas décisif, comparé aux centaines de chars utilisés par les armées de l’Ukraine et de la Russie. Mais il accentue l’intégration de l’Ukraine à l’OTAN. Les militaires du régime de Kiev utilisent de plus en plus de matériels et de munition aux normes de l’OTAN, et certains d’entre eux vont être formés à combattre dans les chars les plus récents des armées occidentales.
L’utilisation de ces quelques dizaines de chars va constituer une formidable opportunité pour l’industrie occidentale de l’armement. Car ils pourront être testés sur le terrain dans les conditions pour lesquelles ils ont été mis au point : l’affrontement en Europe contre un ennemi venu de l’Est.

Ces livraisons d’armes promises montrent que l’OTAN pousse au refus des négociations entre la Russie et l’Ukraine pour mettre fin au conflit. L’OTAN mise en effet sur le prolongement de la guerre en soutenant à bout de bras l’armée du pouvoir ukrainien. Ceci rappelle qu’un des principaux bénéficiaires de cette guerre est le pouvoir économique des États-Unis, l’État qui dirige l’OTAN. Cela se fait au détriment de l’Europe, principale perdante de cette guerre, comme en témoigne l’impact sur son économie, notamment sur l’énergie.

M.M.

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