Où sont passés les 2,9 milliards d’euros investis par la Région Réunion dans les routes et les transports ?

17 novembre 2018, par J.B.

« “Depuis 2010, la Région a réalisé pour 2,9 milliards d’euros d’investissements pour les déplacements routiers et les transports, soit 3 fois plus que le produit perçu par la taxe sur le carburant”, explique La Région. » Cette phrase est extraite du « JIR » d’hier, et elle interpelle.

Pour avoir une idée de ce que peut représenter cette somme en termes d’investissements routiers, il suffit de se reporter au bilan de mandature de Paul Vergès à la présidence de la Région Réunion, arrêté à 2010. Au cours de cette période, les Réunionnais ont notamment connu la mise en service de la route des Tamarins, coût 1,2 milliard d’euros dont 85 % pris en charge par la Région. Les deux mandats de Paul Vergès ont vu également la réalisation de l’essentiel du Boulevard Sud. Ces huit kilomètres ont coûté 250 millions d’euros, dont 57 % ont été financés par la Région. Si on ajoute à cela la réalisation de la mise à 4 voies de la RN2 entre Saint-Benoît et Saint-Denis grâce aux déviations de Bras-Panon et de Sainte-Marie réalisées sous la première mandature de Paul Vergès, ainsi que le contournement de Grand-Bois et celui de Saint-Joseph quasiment achevé lorsque le mandat de l’ancien président du Conseil régional s’est conclu, le total des investissements reste inférieur à 3 milliards d’euros, en sachant que la part régionale ne représentait pas 100 % du financement. Ce sont des réalisations concrètes, que les Réunionnais utilisent tous les jours. Leur mise en œuvre s’inscrivait dans une dynamique qui avait permis d’atteindre plus de 25.000 emplois dans le BTP.

Se pose alors légitimement la question de savoir quels sont les investissements financés par les 2,9 milliards d’euros annoncés par la Région dans le « JIR ». Les deux mandats de Didier Robert ont vu la livraison d’une seule infrastructure d’envergure. C’est le pont de la rivière Saint-Étienne lancé par son prédécesseur. A cela s’ajoutent quelques couloirs de bus. Il faut aussi tenir compte des subventions versées par la Région aux collectivités pour le renouvellement des bus. C’est bien loin de représenter près de 3 milliards d’euros. Sur la base du chiffre annoncé, et sur l’observation de la réalité, il s’avère donc que la destination essentielle des investissements est le chantier de la route en mer, à moins que les prix aient explosé dans le BTP. A ce jour, les Réunionnais peuvent constater que le maximum à attendre, c’est un viaduc entre Saint-Denis et la Grande-Chaloupe d’ici les prochaines élections régionales de 2021. Si ce pari était tenu, cela représenterait moins de 8 kilomètres de route nouvelle.

Mais nous sommes en 2018, et malgré ces près de 3 milliards d’euros d’investissements annoncés, les Réunionnais ne peuvent que constater que les embouteillages sont de plus en plus importants, en raison du manque de nouvelles routes, de l’arrêt du chantier du tram-train au profit de celui de la route en mer, ce qui a favorisé la croissance du parc automobile. Le BTP souligne aussi qu’en 10 ans, 10.000 emplois ont été supprimés. C’est à se demander où sont passés ces près de 3 milliards d’euros. Cela renforce la proposition d’une expertise financière et technique de la route en mer, pour faire la transparence sur les dépenses engagées et pour savoir s’il est possible techniquement et financièrement d’achever le chantier selon la solution choisie.

J.B.

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  • Faisons confiance aux décideurs, qu’ils réagissent et qu’enfin, le train, un TER-PEI soit lancé. Electrique, pourvoyeur d’emplois, durables, climatisé, alimenté par des centrales propres ; éoliennes, solaires, géothermique.... A 130 KM/h, les voyageurs apprécieront, les touristes aussi. Finis les bouchons qui fument, avec des voitures, des camions qui fument leur gas oil, créant des micro particules cancérigènes. Une bombe à retardement pour nous et les futures générations qui nous reprocheront, à juste titre d’avoir tout bouzillé, bichiques compris, une folie.


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