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26 janvier 2022, par
La dépression économique du Liban « est orchestrée par l’élite du pays » et menace désormais sa « stabilité à long-terme et sa paix sociale », a déclaré mardi la Banque mondiale dans un communiqué de presse accompagnant la publication de son dernier rapport en date sur la situation économique du Liban.
Considéré jadis comme une nation riche et libérale du Moyen-Orient, avant la guerre civile de 1975-1990, le Liban est plongé depuis 2015 dans une profonde crise politique et économique. « La dépression délibérée est orchestrée par l’élite du pays qui a mis de longue date la main sur l’État et vit de ses rentes économiques », est-il écrit, alors que la Banque mondiale décrit la crise économique libanaise comme l’une des pires constatées dans le monde depuis le milieu du XIXe siècle. Cette mainmise « persiste malgré la gravité de la crise – l’un des dix, voire même trois plus importants effondrements économiques à travers le monde depuis les années 1850. Cela en vient à menacer la stabilité à long-terme et la paix sociale du pays ». L’ampleur et la portée de la dépression délibérée dans laquelle est plongé le Liban conduisent à la désintégration des principaux piliers de l’économie politique libanaise de l’après-guerre civile. En attestent l’effondrement des services publics les plus élémentaires, la discorde politique chronique et débilitante et la fuite massive des cerveaux. Parallèlement, les classes moyennes et pauvres, à qui ce modèle n’a jamais bénéficié, supportent l’essentiel du fardeau de la crise.
Le modèle de développement économique de l’après-guerre, qui a prospéré grâce à d’importants apports de capitaux et au soutien international en échange de promesses de réformes, est aujourd’hui en faillite. Qui plus est, cet effondrement se produit dans un contexte géopolitique fort instable, qui rend d’autant plus urgente la nécessité de s’attaquer à une crise désastreuse.
Selon les estimations présentées dans le rapport, le PIB réel diminuera de 10,5 % en 2021, après une contraction de 21,4 % en 2020. De fait, le PIB du Liban a chuté de 52 milliards de dollars en 2019 à 21,8 milliards de dollars en 2021, soit une baisse de 58,1 % – la plus forte contraction enregistrée parmi 193 pays. Les turbulences monétaires et financières demeurent des facteurs de crise, dans un système de taux de change multiples qui pose de sérieuses difficultés sur le plan économique. Le taux de change a continué de se dégrader en 2021 : au cours des 11 premiers mois de l’année, la livre libanaise a chuté de 211 % par rapport au dollar tandis que le taux de change moyen de la Banque mondiale s’est déprécié de 219 % (sur une base annuelle). Les effets du taux de change sur les prix ont contribué à une inflation galopante, estimée à 145 % en moyenne en 2021, ce qui place le Liban au troisième rang mondial après le Venezuela et le Soudan. L’inflation a l’effet d’une taxe hautement régressive, qui touche démesurément les populations pauvres et vulnérables et, plus généralement, les personnes vivant d’un revenu fixe comme les retraités. La hausse des prix des denrées alimentaires reste préoccupante, sachant qu’elles représentent une part importante des dépenses des ménages les plus pauvres qui ont du mal à joindre les deux bouts du fait du recul de leur pouvoir d’achat.
Les recettes publiques devraient presque diminuer de moitié en 2021 pour s’établir à 6,6 % du PIB, soit le taux le plus faible au monde après la Somalie et le Yémen. La contraction des dépenses a été encore plus prononcée, en partie à cause des réductions drastiques des dépenses primaires, alimentant ainsi la spirale économique. Parallèlement, la dette brute devrait atteindre 183 % du PIB en 2021, plaçant le Liban au quatrième rang mondial des pays les plus endettés, derrière le Japon, le Soudan et la Grèce. Rare secteur à afficher une bonne tenue en 2021, le tourisme a permis de stabiliser le ratio du déficit du compte courant au PIB. Le printemps 2021 a marqué le début de l’arrêt des subventions aux taux de change, qui ont été totalement supprimées à l’été. Chaotique, la procédure suivie par les autorités pour mettre fin aux subventions fut opaque, mal coordonnée et dépourvue de mesures d’atténuation opportunes en faveur des pauvres. Dès lors, la levée des subventions a essentiellement profité aux importateurs et aux contrebandiers, tandis que les précieuses et rares ressources en devises se sont épuisées.
Le gouvernement libanais doit de toute urgence s’orienter vers l’adoption d’un plan de redressement et de stabilisation macro‑financier crédible, exhaustif et équitable et accélérer sa mise en œuvre afin de prévenir un effondrement total de ses systèmes socioéconomiques et de mettre immédiatement un terme à la perte irréversible de capital humain. La Banque mondiale réaffirme sa volonté de continuer à aider le Liban à répondre aux besoins pressants de sa population et aux défis affectant ses moyens de subsistance. »
« Pendant que les Libanais font face une situation d’hyper-inflation et de pauvreté galopante, la classe politique continue de se chamailler pour des postes et des prébendes, sauf qu’aujourd’hui elle se dispute sur un champ de ruines et qu’il ne reste plus grand-chose à se partager ou à dérober », explique à France 24 Karim Émile Bitar, directeur de l’Institut des sciences politiques de l’université Saint-Joseph de Beyrouth et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). « Voleurs ! » « Tous, ça veut dire tous ! » Au Liban, théâtre d’une contestation populaire inédite, les principaux slogans des manifestants réclament le départ de l’ensemble de la classe politique. « Au pouvoir depuis 30 ans », elle est accusée d’être corrompue et incompétente. Aucun leader de premier plan n’est épargné par la colère des Libanais, ni le président Michel Aoun, ni son gendre et ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, ni le Premier ministre Saad Hariri ou encore le président du Parlement et ancien seigneur de guerre Nabih Berri. Remontant aux années 1920, et consolidé en 1943 par le Pacte national (un accord intercommunautaire non écrit), le système politique en vigueur au Liban, qui compte 18 communautés religieuses, est basé sur le principe d’une démocratie consensuelle. Il repose aussi sur une répartition confessionnelle des fonctions officielles et administratives. Le président de la République et le chef de l’armée sont toujours chrétiens – maronites, précisément – tandis que le Premier ministre est sunnite et que le président du Parlement est issu de la communauté chiite. Enfin, alors que le traditionnel clivage entre la droite et la gauche est inexistant dans le pays, les portefeuilles ministériels et les 128 sièges de députés sont répartis paritairement entre musulmans et chrétiens. Ce système à bout de souffle s’accroche tandis que le peuple meurt de faim. L’exemple libanais doit nous faire réfléchir.
« Le mérite d’un homme réside dans sa connaissance et dans ses actes et non point dans la couleur de sa peau ou de sa religion. » Gibran Khalil Gibran
Nou artrouv’
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