Tous les sénateurs de La Réunion pour la retraite à 64 ans : illustration de l’ampleur de la crise

10 mars 2023, par Manuel Marchal

Les quatre élus réunionnais au Sénat ont voté à l’unanimité pour l’article 7 du projet de loi du gouvernement.

Ce mercredi 8 mars au soir, le Sénat examinait l’article 7 du projet de loi sur les retraites qui prévoit le report de l’âge légal minimal de départ à la retraite à 64 ans. Cette mesure va considérablement accentuer les difficultés des jeunes à avoir droit à un emploi. Elle aura plus d’impact à La Réunion qu’en France, car dans notre île plus de la moitié des jeunes qui sont sortis du système scolaire et qui ont moins de 25 ans sont au chômage.

C’est dans ce contexte que les quatre élus réunionnais au Sénat ont voté pour l’article 7 du projet de loi du gouvernement. Nassimah Dindar, Michel Dennemont, Jean-Louis Lagourgue et Viviane Malet ont voté pour le report à 64 ans de l’âge minimal légal de départ à la retraite et donc pour l’aggravation du chômage des jeunes à La Réunion.

Au moment du vote, La Réunion venait de connaître pendant deux journées des barrages sur les principaux axes routiers. Organisés par l’Intersyndicale, ils ont permis de vérifier le bon accueil par la population de la mobilisation. Ces deux jours avaient été précédés par 5 journées d’actions marquées par d’importants défilés à Saint-Denis et à Saint-Pierre.

Mais à Paris, ces parlementaires ont suivi les instructions des directions parisiennes de leurs partis. Ils ont voté à l’unanimité pour une mesure massivement rejetée par la population réunionnaise, dont il est difficile d’ignorer qu’elle aura des répercussions plus négatives à La Réunion qu’en France.
Ceci illustre une nouvelle fois l’ampleur de la crise à La Réunion, elle concerne en effet toute la société. Le vote des 4 sénateurs est caractéristique de la crise du système politique dans notre île. Force est de constater que la seule élection des parlementaires au suffrage universel, les législatives, est marquée par le refus de la majorité des électeurs de prendre part au vote.

Le soutien unanime des représentants de La Réunion au Sénat pour la retraite à 64 ans ne va pas arranger la situation.

M.M.

A la Une de l’actuRetraitesImpasse du modèle

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Surprenant en effet, mais est-ce que cela ne révèle finalement de la situation de la Réunion, dans le monde du travail où les jeunes sont sans perspective familiale, malgré leurs études, les diplômes, le sacrifice que les parents ont du faire, les aides de l’Etat, la Région, le Département, les mairies aussi parfois etc ? Quand ensuite on apprend en lisant ces lignes qu’aucun sénateur n’a voté contre le recul à 64 ans des vies professionnelles, là, comment faire ? Ne plus voté (ou faire voté plutôt) pour eux. Faudrait pas que de nouveaux candidats la prochaine fois, ils affirment fiérement "voter pour moi, ça va changer !" Tu parles Charles, allez, sur ce bon WE zot tout, dans la résignation et surtout l’action demain samedi 11.3. On lâche rien, on résiste et espère un monde plus juste, égalitaire enfin, DOM-TOM compris ! Arthur.

  • C’est l’assemblée nationale qui a le dernier mot pour le vote de nos lois ordinaires. On peut donc espérer que nos députés refuseront de fixer à 64ans l’âge de départ à la retraite , ou du moins qu’ils puissent obtenir l’adoption d’un âge différent pour les départements et territoires où la situation économique générale nécessite une adaptation des lois applicables sur l’ensemble du territoire national . (Ce qui est encore refusée injustement aux Réunionnais alors que cette possibilité d’adaptation a été données aux autres régions ultramarines )

    Il n’y aurait d’ailleurs pas que la limite d’âge qui nécessiterait une adaptation , il faudrait aussi adopter des règles différentes pour la calcul des pensions de manière à tenir compte de la cherté de la vie qui est plus importante que sur le territoire national. On applique depuis plus de 70 ans une majoration aux salaires des fonctionnaires ultramarins pour tenir compte de la cherté de la vie en outremer, et cette majoration est maintenue à la retraite pour la plupart d’entre eux (sauf pour les fonctionnaires des collectivités locales, ce qui est aussi une injustice et une violation du principe de l’égalité des citoyens se trouvant dans des situations identiques ). Il faudrait donc aussi s’assurer que ces dispositions soient maintenues et mêmes étendues à tous les fonctionnaires territoriaux , non seulement pour ceux qui arriveront à la retraite mais aussi pour ceux qui sont déjà à la retraites.

    Pour tenir compte de l’importance du chômage des jeunes qui touche plus de 50% des jeunes de moins de 25 ans dans la plupart des régions ultramarines , on devrait permettre dans ces régions un départ à la retraite avant la limite d’âge lorsque celui ou celle qui prend sa retraite peut justifier d’au moins 40 annuités ( bonifications comprises ) s’il est remplacé immédiatement par un jeune de moins de 26 ans . Ceux qui ont commencé à travailler à l’âge de 20 ans pourront alors choisir de partir à la retraite à l’âge de 60 ans s’ils laissent leur place à un jeune de moins de 26 ans.

    Je suis persuadé que l’application de ces deux mesure, d’une part la majoration des retraites de tous ceux qui auront travaillé en outre mer pendant la quasi totalité de leur carrière et qui continuent de vivre en outre mer après leur mise à la retraite , et d’autre part la possibilité de partir plus tôt après 40 annuités pour laisser la place à un jeune de moins de 26 ans ,pourra donner aux régions ultramarines l’élan suffisant pour rattraper leur retard par rapport à l’ensemble du territoire national .

    Il nous faut garder à l’esprit que les régions ultramarines ont un taux de chômage 2 à 3 fois plus élevé que la France métropolitaine ; que la pyramide des âges comprend un pourcentage de jeunes de moins de 26 ans beaucoup plus important qu’en France métropolitaine , que la délinquance est beaucoup plus importante qu’en France et que d’une manière générale il y a un gros retard à rattraper dans tous le domaines . La réforme des retraites devrait être une occasion pour consolider le lien national entre la France et ses territoires ultramarins si nous voulons mettre définitivement un terme aux intentions séparatistes qui se nourrissent de la misère des populations qui se sentent abandonnées par leur mère patrie .

    Dans ce monde qui rétrécit un peu plus chaque jour , la France a plus que jamais besoin de de tous ses territoires ultramarins pour pouvoir garder son rang de 5eme puissance économique du monde et pouvoir jouer un rôle prépondérant dans l’avenir de notre planète gravement menacé par le réchauffement climatique et la désagrégation sociale générées par les pandémies et les guerres qui continuent de sévir de plus en plus cruellement et dangereusement sur notre planète . Mais sa place et son rôle dans le monde dépendra aussi de l’exemple qu’elle pourra donner pour la gestion des retraites et sa façon de partager le travail entre trous ses citoyens mais aussi de traiter également tous ses citoyens quelque soit leur lieux de résidence .

  • J’ajouterai que nos parlementaires devraient également prendre en compte la cherté de la vie dans les régions ultramarines non seulement pour les fonctionnaires mais également pour tout le monde .

    La prise en compte de la cherté de vie pour tout le monde devrait être réalisée de la même manière que pour les fonctionnaires, c’est à dire par une indexation de tous les revenus qu’ils s’agisse de salaires ou des aides sociales .
    Le SMIG des ultramarins devraient devraient aussi être supérieur à celui versé en France métropolitaine .

    Par contre si on augmente les salaires et les aides publiques pour instituer une véritable égalité entre l’outre mer et la métropole , il faudrait supprimer les réductions fiscales qui sont accordées actuellement aux citoyens ultramarins , sauf celles qui sont destinées à encourager des investissement dont l’objectif est principalement de faciliter le développement économique et le soutien de certains secteurs comme le logement , l’agriculture , l’artisanat , la formation , le transport et la continuité territoriale etect.. ;

    La véritable égalité de l’outremer avec la métropole , passe aussi par une suppression totale de l’octroi de mer et par l’alignement des ressources des collectivités territoriales d’outre mer sur celles de la métropole mais avec des règles de péréquation des dotations de l’Etat qui prennent en compte toutes leurs spécificités , le climat , le relief , mais aussi la composition de la population et notamment et de ses besoins en locaux et personnels scolaires et universitaires ou médicaux etect....

    Le débat sur la réforme des retraites , qui devrait instituer une véritable égalité entre tous les citoyens français , devrait être également à mon avis une occasion pour nos parlementaires de se rendre compte de l’écart qu’il faut combler et du travail qu’il faut encore réaliser pour que les français d’outre mer bénéficient des mêmes droits que les français de métropole .

    L’outre mer n’est pas une tare dont la France doit s’en débarrasser le plus rapidement possible , mais au contraire un atout , une chance pour tous les français ,mais seule une véritable égalité le permettra .

  • je me permets de réagir au message de M.Maillot Lucay.
    Sur le fond,j e suis, dans l’ensemble, d’accord avec lui.
    Il faudrait tenir compte qu’ à la Réunion, le cout de la vie est plus élevé, le niveau de vie est lus bas et surtout que le chômage est plus important ; donc il est plus compliqué d’avoir toutes les annuités. Des aménagements devraient être prévus pour compenser ces handicaps.
    je précise seulement quelques éléments sur les " 35 %" de la retraite de fonctionnaires, en plus de la retraite principale ; L’ ITR . il y a eu des modifications depuis la loi dite "Loi Fillon" en 2008 , je crois
    1) Pour bénéficier de ce supplément, ll faut avoir travaillé, au mois 15 ans dans le territoire concerné.
    2) Pour les retraités partis avant cette date l’ITR est gelé. Donc il n’augmente pas m^me en cas d’augmentation de la retraite principale.
    3) Depuis cette loi, pour les fonctionnaires qu prit pris leurs retraites après ; il existe uN plafond qu diminue chaque année. Pour les retraités qu sont partis en 2022, ce plafond est 4 800 € annuel , brut . il n’y aura plus rien pour ceux qui partent en 2028 et après. Donc de moins en moins de retraités fonctionnaires touchent un ITR de 35 %
    Ensuite pour le maintien de cet ITR, il ne faut pas s’être absent& de La Réunion plus de 90 jours pas an.
    Enfin cette année les services de l’état on, demandé un dossier , à chaque bénéficiaire de l’ITR, pour vérification .
    Bien sûr les retraités fonctionnaires, n’ont pas à se plaindre, par rapport aux autres.Ils gardent les avantages de la fonction publique, en général .Mais je pense que lorsque l’on réclame, il faut le faire en indiquant une situation exacte.
    Allez bye


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus