Le président français en visite à La Réunion

La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste

23 avril

Au cours d’un entretien dans la soirée du 22 avrils entre le Président de la République, Emmanuel Macron et la maire de Saint-Denis, Éricka Bareigts, cette dernière lui a remis un courrier et un manifeste de la Plateforme Réunionnaise. Ce "Manifeste pour une Réunion Résiliente" tire les enseignements de la gestion post-Garante et pour l’autosuffisance alimentaire comporte des propositions issues d’un travail collectif organisé notamment lors des deux séances de la Conférence Péï.

De plus, dans un courrier adressé au chef de l’Etat, les membres de la Plateforme réunionnaise ont indiqué :

"Monsieur le Président de la République,

Les membres de la Plateforme Réunionnaise, regroupant plusieurs partis progressistes de La Réunion, vous adressent ce manifeste à l’occasion de votre visite dans notre île. Ce document fait suite à un premier manifeste remis à monsieur le Ministre d’État et Ministre des Outre-mer, Manuel Valls. Il se veut être une réflexion approfondie sur les défis et les opportunités que notre territoire doit affronter pour assurer sa résilience au regard des derniers événements climatiques.

Alors que l’ensemble des collectivités, des acteurs locaux et des citoyens est au travail, chacun à sa place pour relever le territoire des désordres de Garance et de l’épidémie de Chikungunya, vous lirez dans la présente l’expression d’un sentiment de ne pas être suffisamment associés aux politiques générales. Nous demandons à nouveau une méthode de coconstruction plus efficace car la frustration et la colère montent chez une grande partie des Réunionnaises et de Réunionnais.

Tous sont très attachés à la France et à l’Europe, au rôle qu’ils ont et souhaitent prendre leur place dans cet ensemble. Tous considèrent qu’il est maintenant l’heure, à La Réunion, de construire ensemble la feuille de route commune de notre population sur son territoire.

C’est pourquoi nous demandons à nouveau une réunion de la Conférence Territoriale de l’Action Publique élargie à l’ensemble des collectivités et aux citoyens.

Il s’agit d’appeler notre intelligence collective pour imaginer une plus grande protection du territoire réunionnais et de ses habitants, de contribuer activement à l’inscription prioritaire des voies et moyens nécessaires à celle-ci. Cette Conférence Territoriale de l’Action Publique élargie apportera sa contribution au prochain Comité Interministériel des Outre-mer auquel nous souhaitons participer.

Au-delà, nous devons, impérativement et rapidement, disposer d’une loi-programme que nous appelons de tous nos vœux. Celle-ci doit être à la hauteur des enjeux et défis de La Réunion d’aujourd’hui (vie chère, parcours d’insertion, système de santé...) et de demain. La durabilité en sera une exigence prioritaire. Face aux défis climatiques et environnementaux, notre modèle de développement doit impérativement s’inscrire avec cette volonté. L’accompagnement de l’État, tant en ressources que financièrement, est essentiel pour garantir la réussite de cette démarche et en faire un démonstrateur d’une relation vertueuse et respectueuse de l’État et de ses territoires d’Outre-mer.

Une nouvelle illustration en est votre visite dans l’océan Indien qui vise à y renforcer la stratégie française. Localisés au cœur de cet espace, nous souhaitons être plus étroitement associés à la définition de celle-ci puisque cette question géostratégique nous touche directement, notamment notre sécurité. Il nous semble donc indispensable que cette réflexion associe localement les parties prenantes institutionnelles et les expertises du territoire, par exemple dans le domaine de la recherche, afin de concevoir une stratégie partagée et des dispositifs actionnables au profit de nos territoires et de nos populations.

La Réunion, avec ses infrastructures de santé, de recherche et ses nouvelles technologies, son potentiel économique et agricole, doit jouer un rôle central dans cet espace régional. À ce titre, elle devrait être mise au premier rang des stratégies de coopération et de partenariat que l’État souhaite y développer. Force est de constater que ce n’est pas le cas.

Un exemple : alors que La Réunion est dotée de nombreux parcours de formations performantes, universitaires, et techniques, le confort de ce socle pourrait faire de La Réunion un pôle régional d’enseignement et de diffusion de la culture française.

Il est surprenant de voir que les îles environnantes développent de manière opportune des partenariats avec de grandes écoles françaises pour en devenir le relais dans la zone. Ainsi, l’école d’architecture de Nantes est en partenariat avec un institut d’enseignement mauricien alors que La Réunion a dû se battre y compris avec le Ministère de la Culture pour enfin, après 20 ans, avoir une école d’architecture autonome et de plein exercice.

Cet exemple montre qu’avec l’engagement et l’appui de l’État, La Réunion pourrait valoriser à l’échelle de l’espace océan Indien de réels savoir-faire, dans de nombreux domaines, avec des impacts économiques importants pour notre territoire et des débouchés pour répondre aux attentes des jeunes Réunionnais et enrayer une « fuite des cerveaux » qui s’amplifie faute de perspectives.

Nous vous remercions de votre attention et espérons que ce manifeste contribuera à une meilleure compréhension des enjeux réunionnais et à une action concertée pour l’avenir de notre île.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

Éricka BAREIGTS, maire de Saint-Denis, 1ère fédérale du Parti socialiste
Maurice GIRONCEL, maire de Sainte-Suzanne, responsable du PCR
Olivier HOARAU, maire du Port, président d’Ansanm
Patrice SELLY, maire de Saint-Benoît, président de Banian
Jacques TÉCHER, maire de Cilaos
Audrey BÉLIM, sénatrice
Christophe ESTÈVE, Référent Place Publique Réunion
Philippe NAILLET, député
Geneviève PAYET, secrétaire régionale les Ecologistes - EELV"


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus