Déficit de la Sécu et pratiques sanitaires

Appel des médecins pour sauver la santé

21 avril 2004

Près de 300 médecins, chefs de départements hospitaliers, spécialistes, ont signé un appel, dans lequel ils dénoncent en matière de santé « une situation indigne d’un pays civilisé ».

Près de 300 médecins, chefs de départements hospitaliers, spécialistes, ont signé un appel, dans lequel ils dénoncent en matière de santé "une situation indigne d’un pays civilisé" et s’insurgent contre la destruction programmée d’un système "qui a fait ses preuves".
"Pourquoi détruire notre système de santé qui a fait ses preuves ? Nous ne voulons pas d’une médecine à plusieurs vitesses où il resterait au secteur public des soins minimum et des hôpitaux retournant à leur fonction d’hospice du XIXème siècle ?" écrivent les 285 premiers signataires du texte, publié lundi dans “Le Monde”, au moment où le gouvernement a engagé les consultations sur la réforme de l’assurance maladie.
"Hier encore nous pouvions nous enorgueillir d’avoir un système de santé parmi les meilleurs du monde. Ensemble, défendons le", soulignent les signataires, qui ont pris modèle sur le collectif “Sauvons la recherche”, qui a réussi à obtenir du gouvernement des mesures financières en faveur des chercheurs.
"Nous sommes conscients du caractère habituel de notre démarche mais la situation est si grave que nous considérons de notre devoir de médecins de vous informer", insistent-ils. "Depuis des années, les gouvernements successifs s’attachent à réduire des dépenses de santé présentées comme “intolérables”. La fermeture de nombreux lits, services, hôpitaux et maternités a conduit à l’engorgement des services, en particulier des services d’urgence, au détriment des soins dus aux malades, des activités de “pointe” et de la recherche", dénoncent-ils.
"Nous ne pouvons nous résoudre à ce que soient présentées comme des “décisions médicales” des décisions politiques et économiques qui réduisent l’accès aux soins de la population", déclarent-ils. "Vous devez savoir que nous sommes de plus en plus souvent placés dans la situation de ne plus pouvoir apporter à nos semblables les soins efficaces dont ils ont besoin. Qu’il nous est demandé de trier parmi les patients ceux qui seront soignés selon les règles de l’art et ceux qui ne le seront pas", insistent les signataires.

Pénuries

"Des restrictions d’accès aux études ont préparé une pénurie d’infirmières et de médecins qui va s’aggraver dans les années à venir. Il en résulte : épuisement, fuite des personnels et pertes de chances pour les malades", ajoutent-ils. Pour les signataires, "le déficit de la Sécurité sociale a été artificiellement creusé par des charges nouvelles et des exemptions de cotisations pour des motifs éloignés de la solidarité face à la maladie.
(...). Pourtant aujourd’hui, les dépenses de santé de chaque Français ne sont en moyenne que la moitié environ de celle d’un citoyen américain, pour une efficacité globale jugée meilleure par l’Organisation mondiale de la santé"
, concluent-ils.


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