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Pique-nique en famille interdit, Sakifo autorisé : deux mondes à La Réunion
11 décembre 2021, par
Comme il fallait s’y attendre, le port du masque et la distance physique sont une plaisanterie au Sakifo. Des milliers de personnes sont venues faire la fête avec la bénédiction des autorités sanitaires qui interdisent les pique-niques en famille. Il y a véritablement deux mondes à La Réunion. Celui qui est au pouvoir s’arrange pour que le coronavirus ne change pas son mode de consommation des loisirs, la preuve par le Sakifo. Mais la majorité de la population qui est exclue de ces fêtes risque bien de payer le prix fort avec un rebond possible de l’épidémie : « l’effet Sakifo »
Voici une photo publiée ce 11 décembre 2021 par notre confrère du « Journal de l’île ». Elle montre un rassemblement de milliers de personnes hier soir à Saint-Pierre à l’occasion du premier jour du Festival Sakifo 2021.
Sur ce cliché, rares sont les personnes à porter un masque alors qu’il est évident qu’il est impossible de respecter une distance physique. De plus, de l’alcool est en vente à l’intérieur du Sakifo 2021. Tout ceci est organisé avec la bénédiction des autorités sanitaires.
Cela peut surprendre si on se réfère à cet extrait l’article 3 de l’arrêté préfectoral du 3 décembre 2021, qui concerne particulièrement les organisateurs d’événement :
« La consommation de boissons alcoolisées est strictement interdite sur la voie publique et dans les lieux accessibles au public. »
Cela signifie que le Sakifo a bénéficié d’une dérogation de l’État pour vendre des boissons alcoolisées à l’intérieur du site du festival, alors que l’alcool peut entraîner un relâchement de la vigilance. D’ailleurs, les organisateurs précisent bien que
« Il est interdit d’amener des boissons alcoolisées sur le site, des bars sont prévus à l’intérieur du festival »
.
Dans ces conditions, il était évident que les masques allaient tomber tôt ou tard dans la soirée, allant à l’encontre de la campagne de communication des organisateurs incitant les festivaliers à venir masqué, ce qui de toute façon est obligatoire sur la voie publique et dans tous les lieux publics y compris ceux soumis au Pass sanitaire.
Le même article 3 de l’arrêté préfectoral confirme l’interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes ainsi que des pique-niques. Les autorités sanitaires estiment donc qu’il est plus dangereux pour la santé d’organiser un pique-nique en famille sur la plage que de se mêler à des milliers de fêtards alcoolisés sans masque.
Ceci ne peut être qu’un point de vue qui ne repose sur aucune considération scientifique. Car il semble évident qu’il fallait à tout prix que le Sakifo se tienne cette année malgré les restrictions imposées à la population en raison d’une crise sanitaire importée de France. C’était la même chose pour le Grand Raid.
Le Sakifo est en effet une manifestation importée d’Occident. Il cherche à imiter les grands festivals estivaux d’Europe et d’Amérique du Nord qui accueillent chaque année les tournées mondiales des musiciens les plus connus. C’est donc une manifestation phare d’une des civilisations parmi d’autres qui a contribué au peuplement de La Réunion.
Le pique-nique est un moment essentiel pour la majorité de la population à La Réunion, mais ce n’est pas une tradition en Occident. Le pique-nique réunionnais ne fait donc pas partie du modèle de société découlant du néocolonialisme abusivement appelé « départementalisation ». Le Sakifo fait partie de ce modèle, puisque les grands festivals de musique sont devenus une tradition en Occident.
Comme pour de nombreux produits fabriqués en Occident, la consommation du Sakifo n’est pas donnée. Il faut payer 85 euros les 3 jours de festival, sans compter la nourriture et le transport. De tels tarifs excluent la majorité de la population réunionnaise et montrent bien qui peut accéder à ce type de produit.
Depuis l’importation de la crise sanitaire à La Réunion, des mesures de restrictions sont mises en œuvre comme le port du masque et la distance physique. Elles sont une réalité quotidienne et permanente pour les classes sociales qui n’ont d’autre choix que de se déplacer en transport en commun. Mais pour un autre monde à La Réunion, ces restrictions peuvent être relâchées à de nombreux moments de la journée, notamment dans les transports en voiture individuelle, et lors du repas de midi au restaurant.
C’est à se demander si le maintien de l’ouverture de l’aéroport depuis le début de la crise sanitaire n’avait pas comme but prioritaire de permettre à ce monde de voyager fréquemment en France comme il en a l’habitude. Rappelons que les passagers venant de France ne sont toujours pas contrôlés à l’aéroport à partir du moment où ils sont vaccinés, alors que ceux provenant de pays de notre région sont systématiquement testés voire mis en quarantaine quand ils viennent d’Afrique australe ou de Maurice.
Il y a véritablement deux mondes à La Réunion. Celui qui est au pouvoir s’arrange pour que le coronavirus ne change pas son mode de consommation des loisirs, la preuve par le Sakifo. Mais la majorité de la population qui est exclue de ces fêtes risque bien de payer le prix fort avec un rebond possible de l’épidémie : « l’effet Sakifo ».
M.M.
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