A quand une gestion de la crise sanitaire par les Réunionnais ?

Coronavirus : les Réunionnais victimes de nouvelles restrictions à cause du Sakifo et des cas importés par des passagers venant de France ?

16 décembre 2021, par Manuel Marchal

Les Réunionnais vont-ils encore payer la facture des errements des autorités sanitaires dépendant de Paris à La Réunion ? Ces dernières laissent entrer sans test à l’arrivée tous les passagers venant de France à condition qu’ils soient vaccinés, et, aussi incroyable que cela puisse paraître, ont donné leur bénédiction au rassemblement de plusieurs milliers de fêtards pendant trois jours sur une plage à Saint-Pierre à l’occasion du Sakifo alors que les pique-niques sont interdits et les discothèques fermées.

Première soirée du Sakifo dans le JIR de ce 11 décembre (photo Eric Lejoyeux-Journal de l’île)

Cet extrait d’un communiqué de la Préfecture de La Réunion souligne la gravité de la situation sanitaire.

« Du 4 au 10 décembre, 3 374 nouveaux cas de Covid-19 ont été identifiés à La Réunion (contre 2 675 la semaine précédente). Le taux d’incidence s’établit désormais à 394,2/100 000 habitants (312,5/100 000 habitants la semaine précédente) et le nombre de cas moyen journalier à 482 (contre 382 la semaine précédente). Le nombre de clusters est en hausse. A noter que depuis vendredi dernier, le taux d’incidence continue à augmenter pour atteindre ce jour un seuil dépassant les 430 pour 100 000 habitants. ».

La moyenne journalière de nouveaux cas est proche du record d’août 2020, où elle était d’environ 500. Entre août 2020 et aujourd’hui, une donnée importante a changé, c’est la vaccination de la population. 76 % de la population éligible est considérée comme ayant un schéma vaccinal complet, mais cela n’a pas suffi à empêcher cette aggravation.

Quelles conséquences sanitaires du Sakifo ?

Rappelons que la situation a commencé à fortement se dégrader au mois de novembre, peu après un pic de fréquentation de l’aéroport dû aux vacances scolaires et à l’organisation du Grand Raid en pleine épidémie de coronavirus. Pour venir à La Réunion depuis la France, aucun test de dépistage n’a lieu à l’arrivée à partir du moment où le passager est vacciné. Mais l’efficacité de ce traitement n’est pas absolue. C’est ce que rappelle l’importation du variant Omicron à La Réunion par des personnes vaccinées ayant séjourné en Afrique australe.

Le week-end dernier, aussi incroyable que cela puisse paraître, les autorités sanitaires ont donné leur bénédiction à l’organisation du Sakifo. Cet événement a rassemblé pendant trois jours plusieurs milliers de fêtards ayant un Pass sanitaire sur une plage à Saint-Pierre, où la vente d’alcool était même autorisée. Ceci ne peut que favoriser une plus forte propagation du coronavirus, avec des conséquences pour toute la population qui depuis bientôt deux ans respecte les consignes et accepte donc de renoncer au pique-nique familial hebdomadaire, l’événement de la semaine pour la majorité des familles de notre pays, lieu de rencontre entre les générations.

Le président du Conseil scientifique admet « une efficacité limitée » des vaccins

La politique du tout-vaccin montre en effet ses limites. C’est ce que rappelle l’audition le 8 décembre au Sénat du président du Conseil scientifique. Voici un extrait :

« Ces vaccins ont une efficacité limitée sur la transmission et l’infectiosité. Cela signifie que l’on peut être vacciné, protégé contre la survenue d’une maladie, mais pas pleinement contre l’infection. Au début, le niveau de protection contre la transmission et l’infection était inconnu ; ensuite, nous l’avons fixé à 70 % ou 80 % environ ; et l’on sait maintenant que ce taux est atteint juste après les deux doses, puis baisse très vite, chez les personnes âgées comme chez les sujets jeunes. Après six à sept mois, le niveau de protection contre la transmission n’est plus que de 30 %. Par conséquent, quand on est vacciné, on est bien protégé contre les formes graves ; mais au fil du temps, on est peu protégé contre l’infection, et donc susceptible de la transmettre aux autres. Tout cela va à l’encontre de l’idée que l’on se fait de la vaccination, qui doit tous nous protéger contre l’infection. Ces données requièrent un exercice de compréhension de la part de nos concitoyens, y compris des médecins. »

D’où la nécessité d’une troisième dose, sensée donner « une protection de l’ordre de 90 % sur les formes sévères, mais aussi de 70 % à 80 % contre la transmission ».

En attendant des vaccins efficaces à 100 %, et que la COVID-19, au fil de ses mutations, ne devienne pas plus dangereuse que la grippe, le respect du port du masque partout et pour tous ainsi que de la distance physique restent les meilleurs moyens d’éviter d’être en contact avec le coronavirus.

M.M.

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