1er décembre : Journée mondiale de lutte contre le SIDA

La lutte contre les discriminations au coeur de la bataille

1er décembre 2014, par Manuel Marchal

35 millions de personnes vivent aujourd’hui avec le VIH dans le monde. La Réunion n’est pas à l’écart de l’épidémie. Quelle est la situation dans notre île et notre région ? Catherine Gaud, présidente de RIVE Océan Indien, apporte un éclairage.

Catherine Gaud lors du dernier colloque international VIH-Hépatites organisé en octobre dernier à Saint-Gilles.

Quelle est la situation de l’épidémie à La Réunion ?

- La file active, nombre de personnes contaminées par le VIH connues et suivies est au 1er décembre de 872, pour un tiers soignées à Saint-Pierre, et pour deux tiers à Saint-Denis. Ce nombre est stable.
30 à 35 personnes contaminées sont découvertes chaque année. L’épidémie augmente donc de 4 % tous les ans, elle est essentiellement hétérosexuelle.
La moitié des nouveaux patients viennent de Madagascar ou ont une petite amie de la Grande Île. C’est inquiétant car officiellement, le nombre de patients dans la file active est là-bas de 600. En réalité, il doit être bien plus important.

Et dans notre région ?

- C’est le paradoxe réunionnais. Nous sommes une région moyennement atteinte par rapport aux autres DOM et aux régions de Métropole, alors que nous sommes près de l’Afrique australe où se trouvent les taux de prévalence les plus importants du monde, 33 % au Swaziland.
A Maurice, 1 % de la population est touchée à cause de la transmission par toxicomanie intraveineuse. A Madagascar le pourcentage doit être aussi important avec une situation qui ne s’améliore pas depuis plusieurs années. Aux Seychelles, c’est une récente et rapide augmentation, du fait de la toxicomanie.
Pour les infections sexuellement transmissible, c’est différent. La Réunion est le DOM le plus touché par la syphilis.

Quels sont les principaux défis pour La Réunion ?

- Les deux gros soucis sont le dépistage et la lutte contre les discriminations.
Le dépistage est un moyen de protéger la personne séropositive contaminée qui l’ignore, et donc de lui sauver la vie, et aussi ses relations, c’est une question de santé publique. Grâce aux traitements, il est maintenant possible de rendre la charge virale indétectable.
Pour cette Journée internationale, nous avons mené le 25 novembre dernier une action de dépistage dans le bas de la rue du Maréchal Leclerc. Nous avons dépisté 444 personnes. Une a été testée positive, c’est une vie de gagnée. Nous avons également trouvé deux personnes avec un diabète majeur qui l’ignoraient.

La discrimination reste importante, elle n’a pas baissé et a des conséquences sur le patient qui s’autodiscrimine. C’est pourquoi aujourd’hui entre 14 heures et 16 heures devant la Poste de Saint-Denis, rue Maréchal Leclerc, avec le planning familial, des personnes contaminées vont tenir une pancarte avec ce message : « je suis séropositif, qu’est-ce que tu me dis ? ». Il sera proposé à des passants de tenir cette pancarte, pour voir comment change le regard des autres.
Le VIH reste en effet une infection virale qui n’est pas vécue comme les autres.

Quelles sont les dernières avancées dans notre région depuis le colloque VIH et hépatites tenu à Saint-Gilles début octobre ?

- Tout d’abord, nous allons vers la signature d’un partenariat entre l’ONUSIDA et la COI. C’est une bonne nouvelle pour la société civile.
Ensuite, nous avons beaucoup avancé pour rendre plus accessible le traitement à l’hépatite C. Nous avons discuté avec les laboratoires et les gouvernements pour y arriver.
Aux Comores, une grande avancée est le traitement gratuit de l’hépatite B.

RAVANE-Océan Indien s’est considérablement structurée. Elle permet aux patients des îles de se retrouver, d’échanger. Son président a pu se rendre en Afrique du Sud où il a rencontré d’autres organisations de malades.

Les suites du COVIH sont donc spectaculaires.

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