La mobilisation continue

La réforme des soins médicaux et de réadaptation ne passe pas à La Réunion

25 mars

Les établissements de soins médicaux et de réadaptation (SMR) de La Réunion ont décidé de se mobiliser, car ils font face à une réduction de 13% de leur financement, en raison d’une réforme tarifaire nationale.

Selon la Fédération de l’Hospitalisation Privée de l’Océan Indien (FHP OI), cette réforme, conçue pour les hôpitaux Hexagonaux, ne prend pas en compte les spécificités sanitaires et sociales de l’île.

En effet, La Réunion présente des indicateurs de santé préoccupants, avec un taux de diabète de 10% (contre 5 % en Hexagone), une obésité touchant 30% des adultes et une surmortalité par AVC et insuffisance rénale. De plus, La Réunion fait face à une forte précarité, avec 36% de la population vivant sous le seuil de pauvreté.

Le CHU de La Réunion en danger

Cette réduction des financements pourrait aussi exercer une pression supplémentaire sur l’hôpital public, déjà confronté à des crises sanitaires, climatiques et des contraintes structurelles.

De son côté, le CHU de La Réunion doit répondre à des besoins croissants, sans moyens supplémentaires. Classé parmi les cinq CHU les plus actifs de France, avec une hausse d’activité de 6,28% en 2024, le CHU de la Réunion possède un taux d’emploi hospitalier parmi les plus bas de France, 13% contre 17% dans l’Héxagone.

L’hôpital fait également face à un manque flagrant de lits : -12% en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), -31% en psychiatrie et -30% en soins médicaux et de réadaptation (SMR).

Cette situation déjà compliquée s’ajoute à une demande de soins en augmentation, en raison d’une hausse démographique, une population vieillissante et confrontée à une précarité et des maladies chroniques en hausse.

De leurs côtés, les établissements privés de soins médicaux et de réadaptation accueillent chaque année environ 465 000 journées patients. Ils redoutent l’impact de cette réforme sur leur activité et une précarité des soins. La Fédération de l’Hospitalisation Privée de l’Océan Indien a estimé, selon le site Outremer360°, que cette situation pourrait fragiliser les 12 cliniques concernées, mettant en péril 1500 emplois dans le secteur.

Selon les professionnels, la durée moyenne d’hospitalisation en SMR à La Réunion est deux fois plus longue que l’hexagone, ce qui nécessiterait une approche adaptée aux réalités locales.

Inquiétude croissante

Face à cette situation, les acteurs de la santé et les élus locaux ont exprimé leur inquiétude lors d’une réunion organisée le 22 mars à l’initiative de la présidente de la Région, Huguette Bello.

À cette occasion, la Déléguée Générale de la FHP OI, Sylvie Clain, a expliqué, sleon Outremer360°, qu’« une réforme tarifaire uniforme ne peut produire que des inégalités profondes sur un territoire ultramarin. Ce n’est pas une exception que nous réclamons, c’est une adaptation de bon sens. Il en va de l’égalité d’accès aux soins, un principe fondamental de la République ».

La FHP OI demande une concertation urgente afin de définir un modèle de financement prenant en compte les besoins spécifiques de La Réunion.


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