Les autorités sanitaires peuvent-elles démontrer qu’aucune transmission du virus n’a été possible pendant les trois jours du Sakifo ?

Près de 700 cas de COVID-19 par jour à La Réunion : quelle part de « l’effet Sakifo » ?

29 décembre 2021, par Manuel Marchal

Du 10 au 12 décembre en pleine aggravation de la situation sanitaire, des milliers de personnes ont été autorisées à payer pour la fête sur une plage à Saint-Pierre. Mais le Sakifo est un festival de musique où la vente d’alcool était autorisée. Les conditions n’étaient pas réunies pour le respect des mesures de distanciation sociale. Deux semaines plus tard, La Réunion bat un triste record avec un nombre de nouveaux cas jamais atteint depuis le début de l’importation de l’épidémie de coronavirus : près de 700 nouveaux cas par jour alors que 66 % de la population éligible est vaccinée. Un « effet Sakifo » pourrait-il avoir contribué à cette situation ?

Première soirée du Sakifo dans le JIR de ce 11 décembre (photo Eric Lejoyeux-Journal de l’île)

Lors de la présentation hier 28 décembre du bilan hebdomadaire de l’épidémie de coronavirus à La Réunion. La Préfecture a de nouveau rappelé les recommandations suivantes :

« Respectons les gestes barrières plus que jamais
· Aérer les pièces de son domicile ou de son lieu de travail le plus souvent possible. L’aération fréquente des lieux clos est plus que jamais nécessaire pour ne pas laisser le virus s’installer.
· Porter le masque dans les lieux clos, dans l’espace public et quand la distance recommandée avec la personne voisine ne peut pas être respectée.
· Se laver régulièrement les mains ou utiliser une solution hydro-alcoolique et éviter de se toucher le visage
· Respecter une distance d’au moins deux mètres avec les autres et limiter au maximum ses contacts sociaux

La distanciation physique est fortement recommandée en raison de la forte contagiosité des variants du virus, surtout en l’absence de port du masque et en particulier pendant les temps de repas.
· Saluer sans se serrer la main et éviter les embrassades
· Tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir à usage unique
Pour le moment, même vaccinés, continuons à porter le masque et à appliquer les gestes barrières. »

Efforts de la population

Chaque bulletin hebdomadaire diffusé par la Préfecture comprend systématiquement ces recommandations. Lors de déplacements dans les transports collectifs, dans les gares routières et dans les bus notamment, force est de constater que ces mesures de distanciation sont respectées. C’est d’ailleurs parce que les autorités sanitaires estiment que ces mesures de distanciation risquaient de ne pas y être respectées, que les pique-niques familiaux ont été interdits.
Donc, si ces mesures de précaution étaient respectées, il y a fort à parier que le virus ne circulerait pas de manière aussi intense.
Or, La Réunion a connu ces dernières semaines un événement dont l’organisation a donné lieu à débat : le Sakifo. Alors que la situation sanitaire se dégradait déjà depuis le mois de novembre et que le variant omicron venait d’être importé à La Réunion, les autorités sanitaires ont donné leur accord à l’organisation de cette manifestation.

Pourquoi avoir autorisé le Sakifo ?

Du 10 au 12 décembre dernier, plusieurs milliers de fêtards se sont concentrés sur une plage, dans un lieu ouvert à un public payant où la vente d’alcool était même autorisée.
La photo illustrant cet article a été prise en début de soirée du 10 décembre. Il est clair qu’aucune mesure de distanciation physique n’est respectée. Dans ces conditions, le coronavirus peut facilement circuler. A moins que les autorités sanitaires arrivent à démontrer qu’aucune transmission du virus n’ait été possible pendant les trois jours du Sakifo, quelle est la part de cet événement dans l’aggravation de la situation sanitaire de ces deux dernières semaines ?

M.M.

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