Conférence du Professeur Oraison

« Quel statut pour la cité sanctuaire de Jérusalem ? » : demain à 18h15 au Centre culturel Leconte de Lisle

20 février 2018, par André Oraison

Demain, André Oraison tiendra une conférence programmée par « Les Amis de l’Université » sur un sujet d’actualité : le statut de Jérusalem. Voici le résumé de cette conférence par son auteur :

Quel statut pour Jérusalem, le berceau des trois grands monothéismes ? Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 29 novembre 1947 pour mettre fin au mandat de la Grande-Bretagne sur la Palestine, la résolution 181 (II) avait prévu la création de deux « États indépendants arabe et juif » et une internationalisation territoriale pour Jérusalem.

Érigée en « corpus separatum », la ville devait être soumise à un régime de démilitarisation et de neutralisation sous l’égide de l’ONU afin d’offrir des garanties optimales pour la sauvegarde des Lieux saints. Mais ce statut qui avait à l’origine le soutien de l’État de la Cité du Vatican n’entra jamais en vigueur en raison du premier conflit israélo-arabe qui aboutit à un partage de la ville : Jérusalem-Ouest devient la capitale d’Israël – État créé le 14 mai 1948 sur le fondement de la résolution 181 – tandis que Jérusalem-Est, y compris la Vieille ville qui englobe les Lieux saints, passe sous le contrôle de la Jordanie.

Après la « Guerre des Six Jours », Israël s’empare de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est qui est aussitôt annexée. Par la suite, la loi israélienne du 30 juillet 1980 invoque le dogme de l’indivisibilité de la « cité de David » pour ériger « Jérusalem entière et réunifiée » au rang de « capitale éternelle de l’État d’Israël ».

Contraire au droit international, le statut imposé par Israël à Jérusalem est condamné par l’ONU. Mais il est aussi rejeté par l’Organisation de libération de la Palestine qui, depuis sa « Déclaration d’Alger » du 15 novembre 1988, milite – en invoquant, à son tour, la résolution 181 – pour la création d’un État souverain sur le territoire palestinien occupé depuis 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Pressentie dès 1947, la « vision de deux États » demeure vivace. Elle apparaît même comme un préalable à l’instauration d’une paix juste et durable au Proche-Orient. Mais contrairement à la résolution 181 qui proposait une internationalisation territoriale de l’ensemble de la Ville sainte, la « solution à deux États » implique deux capitales contiguës : Jérusalem-Ouest doit devenir la capitale d’Israël et Jérusalem-Est la capitale d’un État palestinien indépendant.

Néanmoins, l’établissement d’un co-imperium israélo-palestinien sur la Vieille ville et son enceinte n’est pas à exclure. Une internationalisation fonctionnelle des Lieux saints chrétiens, juifs et musulmans de la Vieille ville sous le contrôle de l’ONU pourrait aussi être une solution de compromis de nature à redonner vie à la résolution 181, quoique de manière plus modeste mais plus réaliste.

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus