Premier Forum des RUP à Bruxelles : une étape après 31 ans de luttes

L’avenir de nos relations avec l’Europe se décide maintenant

27 mai 2010

Dans un communiqué diffusé hier, l’Union européenne annonce la tenue aujourd’hui et demain du premier Forum de l’ultrapériphéricité. 31 ans après l’élection de Paul Vergès au Parlement européen qui avait marqué le début de la bataille pour la reconnaissance de nos spécificités au sein de l’Union européenne, les luttes solidaires menées par les Régions européennes d’Outre-mer ont permis d’aller vers la prise en compte de l’atout qu’elles constituent pour une des premières puissances économiques du monde. Ce premier forum constitue une étape importante dans ce combat commencé en 1979, il place nos régions « au cœur de l’Europe pendant deux jours » comme le souligne un communiqué de l’Union européenne que nous reproduisons ci-dessous.

« La Commission européenne organise aujourd’hui et demain le premier Forum de l’ultrapériphérie européenne en partenariat avec la Présidence espagnole de l’Union européenne. L’événement permettra de mieux faire connaître les réalités des neuf Régions ultrapériphériques (RUP) auprès des institutions européennes et de l’ensemble des États membres. Le Forum offrira, en outre, une opportunité de renforcer le dialogue avec ces régions et d’échanger des expériences. L’objectif est également de faire passer un message politique fort : l’UE continuera à prendre en compte les spécificités de ces régions et les accompagnera en vue de transformer leurs potentialités en réelles opportunités de croissance. Il s’agit par exemple de renforcer leurs capacités dans les domaines de la recherche et des énergies renouvelables, ou d’utiliser leur position unique pour mesurer les effets du changement climatique.
Le commissaire à la Politique Régionale Johannes Hahn, chargé au sein de la commission de la Coordination des questions relatives aux régions ultrapériphériques, a déclaré : « Le Forum sera une opportunité de souligner que ces régions font partie intégrante de l’Union européenne, mais que leur localisation géographique spécifique nécessite que la Commission européenne leur donne toute l’attention qu’elles méritent. Je suis déterminé à continuer à développer les régions ultrapériphériques, pour leur bien et pour celui de toute l’Europe. Leurs nombreuses richesses, souvent insoupçonnées par le reste de l’Union européenne, offrent une opportunité de renforcer la diversité économique pour sortir de la crise que nous subissons ».
Cet événement rassemble tous les présidents des Régions ultrapériphériques, les États Membres des 27 pays de l’UE, les représentants de la Commission européenne, du Parlement européen, du Comité des régions, du Comité économique et social européen, les ONG, les universitaires, les socioprofessionnels et des experts.
La future stratégie de l’Union européenne à l’égard des RUP à partir de 2013 sera au cœur des débats du Forum. L’année 2010 est décisive pour ces régions compte tenu des négociations en cours concernant le budget de l’Union, la politique de cohésion après 2013 et la nouvelle stratégie économique pour l’Europe à l’horizon 2020. Les RUP et leurs États membres ont d’ailleurs récemment présenté un mémorandum à la Commission européenne, synthétisant leurs idées communes pour l’avenir.
L’objectif de la Commission européenne est de continuer à soutenir la modernisation des secteurs traditionnels tels que l’agriculture, la pêche et le tourisme, tout en développant de nouveaux domaines d’activités dotés d’une plus forte valeur ajoutée, tels que les technologies de l’information et les technologies vertes.
L’Union européenne fait un effort financier spécifique à l’égard de ces régions et de nombreuses actions sont en cours. Entre 2007 et 2013, les RUP bénéficient d’un investissement communautaire de 7,8 milliards d’euros au titre des fonds FEDER, FSE, FEADER, FEP et POSEI. Des régimes spécifiques d’aide publique et des régimes fiscaux spéciaux leur sont accordés pour tenir compte de leur situation ».


De la culture aux énergies renouvelables : ce que nous apportons à l’Europe

Quatre thèmes serviront de fils conducteurs aux discussions, précise le communiqué de l’Union européenne.

• Le patrimoine culturel et naturel des RUP

Ce patrimoine peut être un moteur de développement s’il est bien exploité. Par exemple, les très nombreuses variétés de plantes de ces régions peuvent servir à développer la recherche biomédicale et la pharmacopée. Par ailleurs, les festivals de jazz et de blues de renommée internationale, tels que ceux de Sainte Lucie ou de Marie-Galante, peuvent être des ressorts de développement économique.

• Des partenariats dynamiques et des frontières actives de l’Union européenne
Compte tenu de leur localisation au sein de trois océans, ces régions jouent un rôle important dans l’action extérieure de l’Union et sa politique de voisinage. Par exemple, la Guyane coopère avec le Suriname et les États brésiliens de l’Amapa, du Para et de l’Amazonas pour développer des activités économiques transfrontalières, et favoriser le rapprochement des populations.

• Les perspectives de l’agriculture et de la pêche
Ce sont des piliers de l’économie des RUP. En matière agricole, ces dernières exportent de nombreux produits (bananes, canne à sucre, fruits, fleurs etc.). Elles bénéficient également de filières agro-environnementales et agro-alimentaires présentant un savoir-faire remarquable. Les ressources halieutiques des RUP sont riches et relativement préservées en comparaison à l’Europe continentale.

• Les secteurs porteurs pour le développement de ces régions
Les nombreux exemples de projets menés par les RUP dans le domaine de la recherche et de l’innovation témoignent de leur capacité à dépasser les contraintes liées à leur insularité et leurs caractéristiques géomorphologiques. Les RUP s’illustrent notamment dans les domaines de la recherche médicale, l’océanographie, l’aéronautique, l’agro-alimentaire et le développement des énergies renouvelables.


Un forum tous les deux ans

L’Union européenne compte neuf régions ultrapériphériques : les quatre départements français d’Outre-mer : la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion et la Martinique, deux collectivités d’Outre-mer françaises : Saint-Barthélemy et Saint-Martin, les régions autonomes portugaises des Açores et de Madère et la Communauté autonome espagnole des Îles Canaries. Depuis 1999, elles bénéficient d’un statut particulier reconnu par le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.
Diego López Garrido, secrétaire d’État espagnol aux affaires européennes, Marie-Luce Penchard, ministre française chargée de l’Outre-Mer, et Pedro Lourtie, secrétaire d’État portugais aux Affaires Européennes participeront au Forum.
Dans sa communication de 2008 intitulée "Les régions ultrapériphériques : un atout pour l’Europe", la Commission s’est engagée à organiser tous les deux ans, conjointement avec les États Membres et les régions ultrapériphériques, un Forum de l’ultrapériphéricité. européenne.

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