Soutien des régions ultrapériphériques

Pêche : le Parlement européen vote un dispositif adapté

27 avril 2017

Voté ce jeudi 27 avril par le Parlement européen, le rapport sur la gestion des flottes de pêche dans les régions ultrapériphériques préconise la mise en place d’une politique adaptée pour ces territoires. Les députés européens Younous Omarjee (GUE/NGL), Isabelle Thomas (S&D), Louis-Joseph Manscour (S&D) et Maurice Ponga (PPE) saluent cette avancée et le vote qu’ils ont gagné en plénière pour le renouvellement des flottes artisanales des RUP.

« Avec la Guadeloupe, Mayotte, La Réunion, la Guyane, la Martinique, Saint-Martin, Les Açores, Madère et les Îles Canaries, l’Union européenne compte 9 régions dites « ultrapériphériques » (RUP). Bien que très éloignées, ces régions ultramarines n’en sont pas moins des territoires européens à part entière, regroupant 4,5 millions d’habitants.

Elles connaissent une situation économique et sociale alarmante. Dans les RUP françaises, près de la moitié de la population a moins de 30 ans et un jeune sur deux est au chômage, ce qui alimente le sentiment d’abandon. La colère et le désespoir qui s’expriment actuellement en Guyane n’en sont que l’illustration la plus récente.

Face aux « caractéristiques et contraintes particulières » des RUP, le Traité de l’Union reconnait dans son article 349 que des « mesures spécifiques » doivent y être mises en œuvre, notamment « dans les domaines de l’agriculture et de la pêche ». Ainsi, pour l’agriculture, les RUP bénéficient de compensations financières via des programmes spécifiques (POSEI). En revanche, aucun dispositif adapté n’existe à ce jour dans le domaine de la pêche, malgré l’importance de cette activité dans ces régions du fait leur insularité.

Réactions à l’issue du vote, adopté ce midi :

Pour Younous Omarjee, « Une fois de plus c’est au Parlement européen que sont enregistrées les principales avancées pour les RUP. C’est 5 ans de travail, c’est 3 mois de mobilisation permanente au Parlement européen, c’est notre engagement sans faille auprès de tous nos pêcheurs, c’est le fruit d’un travail collectif, et c’est une victoire pour les RUP. Ce combat a été difficile, mais nous l’avons remporté. Le combat n’est pas encore gagné puisqu’il appartient désormais à la Commission européenne et aux représentants des gouvernements des États-Membres de l’Union européenne de se mettre à l’écoute du vote fort du Parlement européen. Nos demandes sont très claires : un POSEI pêche et l’autorisation des aides pour le renouvellement des flottes des RUP. »

« Nous avons saisi l’occasion de ce rapport pour apporter à ces territoires et leurs habitants un soutien engagé » explique Isabelle Thomas. « Pour aider les pêcheurs des RUP, il demande que soit activé l’article 349 pour la pêche et propose l’introduction d’un instrument POSEI pour ce secteur. Il fait de la collecte des données halieutiques une priorité. » Elle poursuit : « En application du Traité, le rapport reconnait également la nécessité de soutenir le remplacement des navires de pêche vétustes par des navires neufs, au nom de la sécurité des pêcheurs artisanaux des RUP et de la pérennité de leur activité, sans remise en cause des plafonds de pêche autorisés pour que la ressource reste préservée. Il s’agit aussi de leur permettre de s’éloigner du rivage, comme aux Antilles où la chlordécone interdit la pêche côtière, ce que les embarcations actuelles ne permettent pas. »

« Les Guyanaises et les Guyanais ont encore récemment exprime une profonde désespérance sociale », poursuit Louis-Joseph Manscour. « Cette situation doit inciter l’UE à prendre rapidement des mesures à même de redonner des opportunités à tous les ultramarins. La filière pêche en est une pour des territoires maritimes comme les nôtres. » Il conclut : « en se prononçant aujourd’hui en faveur du renouvellement des flottes de pêche dans les RUP, je me félicite que le Parlement européen envoie un message d’espoir à destination des outre-mer. La Commission européenne, doit maintenant utiliser toutes les flexibilités qu’offre l’article 349, afin d’apporter une contribution essentielle au développement des RUP. »

Pour Maurice Ponga, enfin, « Le Parlement européen a aujourd’hui exprimé à une très large majorité son soutien aux pêcheurs ultra-marins, et j’en suis heureux. Nos demandes sont précises et concrètes. Nous voulons une politique de la pêche adaptée à nos réalités et qui contribuent au développement durable de nos territoires. Cela passe notamment par la création d’un instrument spécifique pour la pêche inspiré du POSEI en matière agricole ou encore par le soutien public, européen ou national, pour le renouvellement et la modernisation des flottes artisanales et traditionnelles des RUP. Le Parlement européen a envoyé un message politique clair à la Commission européenne : il faut le traduire maintenant dans des actions concrètes. »

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