Étude de la Fédération des banques alimentaires sur « les demandes de soutien en lien direct avec l’inflation des prix »

Grande pauvreté 5 à 15 fois plus fréquente dans les départements d’Outre-mer qu’en France

8 mars 2023

Depuis la crise sanitaire et avec l’inflation actuelle des prix, les demandes de soutien sont en constante augmentation dans toutes les banques alimentaires, et bien entendu, à La Réunion aussi. La Fédération des Banques Alimentaires a mené une étude dans les départements d’Outre-mer afin de pouvoir adapter les produits proposés aux besoins réels des bénéficiaires. La Réunion présente de nombreuses particularités ! Explications.

En décembre 2022, la hausse des prix des produits alimentaires a été de 12,1 % sur un an selon l’INSEE, ce qui est un niveau jamais observé depuis quarante ans. Toujours selon l’INSEE, cette hausse du prix des produits alimentaires a été plus accentuée sur certains produits. Par exemple, les produits laitiers ont augmenté de 16,9 % et la viande de 14 %. Ceci est la conséquence directe de l’impact de la hausse de l’énergie et des bouleversements des marchés agricoles et alimentaires liés notamment à la guerre en Ukraine. Bien entendu, cette augmentation pèse plus particulièrement sur les foyers modestes et les plus précaires, notamment les personnes fréquentant les structures d’aide alimentaire.

3,70 euros par jour et par personne pour se nourrir

La Fédération Française des Banques Alimentaires (FFBA) a réalisé une enquête fin 2022 sur le profil et les besoins des personnes accompagnées par le réseau des Banques Alimentaires qui est riche en informations. Pour ces personnes, l’alimentation est devenue le deuxième poste de dépenses après le logement, désormais devant les factures d’eau et d’énergie et avec un gain de 14 points par rapport à 2020. L’aide alimentaire apportée par les Banques Alimentaires constitue en moyenne une économie de 92 euros par mois pour les personnes accueillies. Dans les départements ultra-marins, les personnes accueillies disposent en moyenne d’un budget alimentaire de 3,70 euros par personne et par jour, soit près de 1 euro de moins qu’en France. La moitié de ces bénéficiaires à La Réunion est au chômage, contre 27 % en métropole. Les familles monoparentales sont nettement plus précaires à la Réunion, puisque 72 % d’entre elles perçoivent le RSA contre 35 % en France.

Cette étude permettra à la Banque alimentaire des Mascareignes de fournir en priorité les aliments de première nécessité qui deviennent inaccessibles à cause de leur prix à de nombreux Réunionnais.

Inflation élevée et coûts supérieurs par rapport à la France

L’INSEE précise que la grande pauvreté est de 5 à 15 fois plus fréquente dans les départements d’Outre-mer qu’en France. La précarité alimentaire en est l’une des facettes, aggravée par l’impact de l’inflation alimentaire. Selon le Sénat, ces territoires sont en effet marqués par un niveau d’inflation élevé malgré le bouclier qualité prix, qui vient s’ajouter à des coûts déjà supérieurs en outre-mer par rapport à la France. Ainsi, cette étude indique que :

- Plus de la moitié des personnes interrogées n’a pas pu augmenter leur budget alimentaire
- L’inflation impacte plus particulièrement les personnes seules et les familles monoparentales
- Un report massif sur des produits moins chers (discount, premier prix) ou de moins bonne qualité est à noter
- Des achats sont en baisse tout particulièrement pour la viande et les fruits et légumes frais
- Des restrictions d’achat sont également à enregistrer sur les produits non alimentaires, et encore plus fortes sur les vêtements et les loisirs
- L’accès à la viande, aux féculents et aux fruits et légumes est privilégié́ par les personnes accueillies dans les associations d’aide alimentaire

Apporter ce qu’il manque

« Avec ces informations, nous allons pouvoir adapter les produits que nous proposons aux personnes bénéficiaires et leur apporter ce dont elles manquent particulièrement. Nous présagions ces résultats, et nous mettons en place les réponses nécessaires afin de venir en aide concrètement aux personnes en difficultés », confie Bruno Prochasson, Président de la Banque Alimentaire des Mascareignes, « en plus des dons que nous recevons de la Grande distribution et de l’Industrie agroalimentaire, nous privilégions dans le cadre de nos politiques d’achats des produits comme : poisson, viande, légumineuses, fruits et légumes frais ».

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