Olivier Bancoult, leader du Groupe réfugiés Chagos, en visite à La Réunion

Le peuple chagossien salue la solidarité des Réunionnais

17 novembre 2016, par Manuel Marchal

Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos est actuellement à La Réunion. Il tiendra ce soir à 18 heures une conférence à la salle polyvalente de hôtel de ville de Saint-Denis, puis participera au repas solidaire organisé par le Comité de solidarité Chagos-Réunion, demain au siège de l’Association générale des retraités au Port. Chassés de leur pays par les Britanniques à cause de la construction de la base militaire de Diego-Garcia, les Chagossiens continuent de se battre pour faire respecter leur droit au retour.

Georges Gauvin, président du Comité de solidarité Chagos-Réunion et Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos. (Photo A.D.)

Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos, et Georges Gauvin, président du Comité de solidarité Chagos-Réunion, tenaient hier une conférence de presse en présence de plusieurs amis de la cause chagossienne dont Jean-Yves le Carré et André Oraison.

Depuis plus de 40 ans, les Chagossiens ont été chassés de leur pays en raison de la construction de la base de Diego-Garcia. Le transfert des Chagos sous la souveraineté britannique était la contrepartie de l’accord de Londres à l’indépendance de Maurice. Elle a entraîné l’exil de tout un peuple vers Maurice et les Seychelles.

Hommage à Paul Vergès

Les Chagos sont un archipel de 65 îles s’étendant sur plusieurs centaines de kilomètres carrés dont plusieurs sont habitables.. La base de l’armée des États-Unis occupe la partie occidentale d’une seule de ces îles, mais la totalité du pays est interdit d’accès à ses habitants. Le gouvernement britannique loue une partie de ce territoire aux États-Unis. Le bail arrive à échéance à la fin de l’année. Il existe donc un espoir que le droit au retour puisse être inscrit dans le document qui engagera les gouvernements britannique et étatsunien à partir de l’année prochaine.

Georges Gauvin a présenté le programme d’Olivier Bancoult. Il tiendra ce soir à 18 heures une conférence à la salle polyvalente de hôtel de ville de Saint-Denis. Le lendemain, il sera au repas de solidarité du Comité de solidarité Chagos Réunion, au siège de l’Association générale des retraités au Port.

Olivier Bancoult a commencé ses propos par un hommage à Paul Vergès. Le leader du Groupe réfugiés Chagos précise qu’il a eu l’honneur d’assister aux obsèques d’un camarade qui a tant fait pour son peuple. Il rappelle que Paul Vergès a beaucoup aidé à aller de l’avant, à donner une dimension internationale à cette cause qui concerne la dignité d’un peuple bafouée par le gouvernement britannique.

Depuis 1989, la solidarité des Réunionnais s’exprime. Le peuple chagossien est très reconnaissant de l’intérêt porté par les Réunionnais à la cause chagossienne. Cela concerne l’humanité.

Les batailles légales continuent toujours. L’affaire du Parc marin sera entendue le 29 juin 2017. L’ambassadeur britannique à Maurice voulait rencontrer hier Olivier Bancoult, car Londre doit faire une déclaration à ce sujet. Mais par reconnaissance envers la solidarité des Réunionnais, Olivier Bancoult a dit qu’il ne pouvait pas répondre à cette invitation en raison de sa présence à La Réunion. Il précise que la Première ministre britannique, Thérésa May, doit répondre à une question parlementaire et donner la position de son gouvernement sur la question du relogement. Finalement, la rencontre avec l’ambassadeur est reportée lundi à 10 heures.

Vigilance

Olivier Bancoult a aussi évoqué le travaiil d’un comité de parlementaires en Grande-Bretagne, qui soutiennent la cause chagossienne. Ces élus doivent rencontrer la responsable du dossier Chagos du ministère britannique des Affaires étrangères, ainsi que le ministère de la Défense.

Devant ces événements, les Chagossiens sont vigilants, car à plusieurs reprises le gouvernement britannique les a roulés dans la farine. C’est ce qu’a montré ses manœuvres dilatoires après la publication d’une étude de faisabilité sur le relogement des Chagos. Londres pose toutes sortes de conditions au retour : pas de maternité, avoir entre 18 et 65 ans, infrastructures médicales de base, pas de visite. Les Chagossiens demandent un retour sans condition. C’est un sentiment largement partagé. 854 personnes ont participé à la consultation et ont affirmé leur désaccord aux conditions britanniques. 98 % des Chagossiens veulent vivre au Chagos.

André Oraison rappelle que les Britanniques doivent donner une solution nette avant le 31 décembre 2016, du fait de la renégociation du bail, ce qui liera le nouveau président Trump.

« Nou lé pa plis, nou lé pa mwin, respekt a nou »

Maurice a mis la question des Chagos à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’ONU.

Olivier Bancoult a constaté que des Philippins, Sri-Lankais et Singapouriens travaillent dans la base militaire et habitent à Diego-Garcia, pourquoi cela ne serait pas possible pour les Chagossiens ? L’île héberge actuellement une population de 4.700 personnes. « De plus en plus de frères et sœurs meurent avant d’accomplir le rêve de revoir la terre natale ».

« Le moment du renouvellement du bail ne serait-il pas le moment de stopper cette souffrance, et de faire confiance aux Chagossiens pour prendre en main leur destin », dit Olivier Bancoult, « nou lé pa plis, nou lé pa mwin, respekt a nou ».

Le 2 septembre, les militaires et les travailleurs de la base ont même organisé un zumba sur la plage de Diego-Garcia. Olivier Bancoult juge donc « Inacceptable de ne pas pouvoir retourner et que d’autres profitent de cette ricchesse. ».

En conclusion, André Oraison a souligné que le droit de vivre dans son pays est inscrit dans la déclaration universelle des droits de l’homme qui engage les États-Unis, la Grande-Bretagne et Maurice.

M.M.

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