Vers une issue tragique pour des êtres humains qui ont voulu demander l’asile à La Réunion

Réfugiés : un charter pour le Sri Lanka annoncé vendredi

12 janvier 2023, par Manuel Marchal

Les 5 réfugiés évadés d’un centre de rétention ont été capturés hier au bout de quelques heures de liberté. Vendredi, l’expulsion d’une trentaine de réfugiés vers le Sri Lanka a été annoncée dans la presse d’hier. La crise des réfugiés est un problème mondial. En faisant de l’expulsion la règle et de l’accueil l’exception, les autorités responsables du contrôle des frontières de La Réunion donnent de notre pays une bien triste image.

Dans la nuit de mardi à mercredi, 5 réfugiés du Sri Lanka ont réussi à s’évader du centre de rétention où ils sont assignés à résidence depuis le 24 décembre. Leur liberté a été de courte durée. Tout d’abord pendant la nuit, deux d’entre eux ont été interpellés à la ravine Patate à Durand. Selon un policier syndicaliste, cette arrestation s’est faite à la suite d’appels. Cela voudrait dire que des Réunionnais se seraient abaissés à la délation pour faciliter l’arrestation de réfugiés, une bien triste évolution de notre société. Les trois autres évadés ont été interpellés hier vers 9 heures dans le quartier de Vauban à Saint-Denis par une patrouille suite à un signalement de la police municipale.
Manifestement, ces cinq réfugiés n’ont bénéficié d’aucun soutien dans leur quête d’échapper à un probable retour au Sri Lanka.

Les raisons de l’exil toujours là

Une très grave crise sociale et politique pousse de nombreux Sri-Lankais à envisager de tout quitter pour avoir le droit de vivre dignement dans un autre pays. Un tiers de la population est en insécurité alimentaire notamment. Les raisons de l’exil sont là. Tant qu’elles persisteront, des Sri-Lankais continueront de tout quitter et de prendre le risque de traverser la mer pour espérer une vie meilleure.
Le 24 décembre, 53 réfugiés sont arrivés à La Réunion. A l’exception des enfants, ils ont tous été placés en rétention dans l’attente d’une décision de la justice. Contrairement à d’autres réfugiés comme les Ukrainiens, les Sri-Lankais ne sont pas les bienvenus à La Réunion. Ils ne bénéficient donc pas du droit d’entrer sans un visa en règle et risquent l’expulsion.

Le 29 avril 2019, un charter avait été affrété pour expulser des réfugiés vers le Sri Lanka. (photo Réunion Première)

La règle est l’expulsion

Selon des informations diffusées par Réunion Première hier dans son journal de la mi-journée, l’expulsion d’une trentaine de réfugiés vers le Sri Lanka est annoncée vendredi. Un avion sera spécialement affrété. Chaque réfugié sera surveillé par deux policiers. Voilà comment sont traités à La Réunion en 2023 des êtres humains qui sont contraints de demander asile aux autorités de notre île.
Dans le monde, plus de 100 millions de réfugiés sont à dénombrer. La Réunion n’étant pas isolée du monde, elle est fort logiquement confrontée aux effets de cette crise. À ce jour, la réponse est variable et découle de décisions prises en Europe. En faisant de l’expulsion la règle et de l’accueil l’exception, les autorités responsables du contrôle des frontières de La Réunion donnent de notre pays une bien triste image.

M.M.

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