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L’essor d’un pilier du tourisme dans un secteur sous tension
5 février, par
Le marché des locations saisonnières à La Réunion est prospère. Selon l’IRT, elles ont accueilli 39 % des 556000 touristes qui sont venus en 2024 à La Réunion. De nombreux touristes utilisent des plateformes numériques pour réserver rapidement. Les résidents temporaires de quelques mois utilisent également ce biais pour trouver un hébergement dans notre île. Cette expansion a lieu dans un contexte tendu. Rappelons que plus de 100 000 Réunionnais sont victimes du mal-logement. L’essor des locations courtes réduit l’offre de logements longue durée et fait grimper les loyers. Cela augmente la pression sur le logement social, alors que 40000 familles sont déjà sur liste d’attente. Les plateformes numériques facilitent cette tendance, accentuant la tension dans le logement.
Pour des propriétaires de biens immobiliers à La Réunion, la location saisonnière comprise entre quelques jours et quelques mois permet des profits plus importants qu’un bail de plusieurs années signé avec un locataire. Une semaine de location saisonnière peut rapporter autant voir plus que la perception d’un mois de loyer. En plus, avec les plateformes numériques, le touriste ou le résident de passage paie d’avance. Dans un contexte d’inflation et compte tenu du coût de la vie hors-norme à La Réunion, cette possibilité de revenus supplémentaires n’est pas négligeable. L’arrivée des plateformes numériques dans ce secteur permet à des touristes ou à de futurs résidents temporaires d’être facilement mis en relation avec le propriétaire. Ils ont l’embarras du choix.
Par exemple, la présentation des locations saisonnières disponibles à La Réunion sur le site web « Home to go » est la suivante :
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Pendant ce temps, La Réunion est confrontée à une crise du logement. Elle est illustrée par plusieurs chiffres : 100 000 Réunionnais victimes du mal-logement et plus de 40 000 familles sont sur liste d’attente pour un logement social.
La location saisonnière à La Réunion est en plein essor ces dernières années et est devenu un pilier de l’industrie touristique de l’île. C’est ce qu’a rappelé le bilan du tourisme à La Réunion en 2024, présenté ce 3 février 2025 par l’IRT. Selon les statistiques, 39 % des 556 500 touristes ont choisi de séjourner dans un hébergement marchand hors-hôtel. Ces locations saisonnières vont des studios aux villas haut de gamme avec piscine. Sur les plateformes en ligne, il existe des milliers de locations saisonnières à La Réunion à des prix inférieurs à ceux des hôtels, ce qui a conduit de plus en plus de touristes à choisir ce type d’hébergement.
Alors que le nombre de locations saisonnières comprises entre quelques jours et quelques mois continue de croître rapidement, les offres disponibles pour des locations à long terme ne suivent pas la même tendance.
L’augmentation des locations saisonnières diminue mécaniquement l’offre de logements en location longue durée dans notre île. Un grand nombre d’appartements ou de maisons qui pouvaient répondre aux besoins de logement des Réunionnais ont été transformés en logements touristiques.
Avec le marché locatif saisonnier en plein essor, les loyers augmentent également. Les touristes et les résidents de passage sont souvent prêts à payer des loyers plus élevés. Cela incite les propriétaires à choisir des locations à court terme et à haut rendement plutôt que des baux de plusieurs années lorsqu’ils louent leur logement. Cela expose les Réunionnais à une concurrence accrue lorsqu’ils cherchent à se loger. Or, de nombreuses familles sont déjà contraintes de vivre dans des conditions de logement précaires.
L’essor des locations saisonnières change aussi la perception de la structure de la population. Cet essor répond à un besoin de résidence de quelques jours à quelques mois, ce qui exclut les locaux. Les habitants peuvent avoir le sentiment que la part des Réunionnais diminue dans la population au profit des Européens.
Les plateformes numériques jouent un rôle majeur dans l’essor du marché de la location saisonnière.
Tout d’abord, les plateformes numériques ont rendu la location saisonnière plus facile et plus courante. En recherchant et en réservant en ligne, les touristes et résidents de passage peuvent facilement trouver et réserver l’hébergement souhaité. Il est également très simple d’offrir un logement en location sur ces plateformes. Sur ces plateformes, pas de problème d’impayés ou de locataires qui veulent rester au terme du bail : le locataire paie d’avance et comme il n’est que de passage, il ne ratera pas son avion pour rentrer au pays.
Ensuite, les plateformes numériques ne répondent qu’aux besoins des touristes et résidents de passage, pas à ceux des habitants compte tenu des prix des loyers proposés.
Les locations saisonnières permettent de compenser un manque important de chambres d’hôtel à un prix abordable pour les touristes et les résidents temporaires. Elles sont donc un des piliers du tourisme à La Réunion. Pour les propriétaires, elles constituent un complément de revenu à plus haut rendement que la location longue durée à des Réunionnais. Mais leur essor a lieu dans un contexte tendu dans le logement.
La principale limite est le plafond de 120 jours, de location saisonnière pour un bien, qui peut être réduit à 90 jours par un maire, mais cela ne concerne que la résidence principale. Ce plafond ne s’applique pas à une résidence secondaire, où la seule contrainte est de limiter à 90 jours consécutifs la durée de séjour d’un locataire dans ce type de location saisonnière.
M.M.
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