Loyers trop chers, manque de logements sociaux, manque d’entretien par les propriétaires

Marche pour le logement : les locataires s’organisent

25 septembre 2023, par Manuel Marchal

Ce samedi, à l’initiative de la Confédération nationale du logement, une Marche pour le logement était organisée à Saint-Denis. Les loyers trop chers, la pénurie de logements sociaux et la dégradation de l’état des logements étaient les principales revendications. Le PCR était aux côtés des locataires. Devant l’urgence de la situation, la CNL demande une réunion de tous les acteurs concernés, le gel des loyers ainsi qu’une commission d’enquête sur le logement social.

Trois événements ont concerné le logement la semaine dernière. Il y eut la conférence de presse de CDC Habitat. Propriétaire de 42000 logements à La Réunion, la filiale de la banque qui finance les HLM a annoncé la construction de 10000 logements au cours des 10 prochaines années.
Il y eut également la conférence de presse de la CINOR pour annoncer une opération de recensement des logements inoccupés à Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne.

Problèmes constants

Ce samedi, ce sont les locataires qui ont fait l’actualité. Une marche pour le logement était organisée par la CNL. Ce fut l’occasion pour ceux qui n’ont pas accès aux médias de s’exprimer.
Voici les chiffres donnés par la CNL : 41 000 demandes de logement social, 6900 attributions, 30 000 logements sociaux à réhabiliter, manque de logements adaptés aux personnes âgées, 41 % de déclarations d’impayés en plus par an, programme d accession en panne avec la fin annoncée de la « loi Pinel » en 2024, l’accès aux prêts à l’accession à la propriété toujours plus compliqués pour les Réunionnais.
Les loyers trop chers, l’insalubrité des logements et la pénurie de logements sociaux étaient les principales revendications des locataires de la SHLMR, de CDC Habitat et d’autres bailleurs sociaux. Ces revendications sont bien antérieures à la prise de contrôle de la plupart des logements sociaux par CDC Habitat et Action logement.

Des représentants de la Section PCR de Saint-Denis avec Jean-Michel Singainy, président de la CNL-Réunion.
Des représentants de la Section PCR de Saint-Denis avec Jean-Michel Singainy, président de la CNL-Réunion.

Le PCR était présent aux côtés des locataires. C’était aussi le cas de syndicalistes. Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR-BTP a rappelé que beaucoup de salariés sont locataires de logements sociaux. Il a aussi souligné que la construction et la réhabilitation sont créatrices d’emplois. Le BTP est un secteur gravement touché par la crise, avec plus de 10 000 emplois perdus depuis l’arrêt des grands chantiers en 2010.

Coût de construction trop cher

Ces revendications montrent toute la difficulté du système actuel à répondre à un droit universel, le droit à un logement décent adapté aux capacités contributives de son occupant.
Les politiques mises en œuvre ont en effet eu pour conséquence d’augmenter le coût final d’un logement social. Il n’est donc pas rare qu’un logement soit payé plus de 150 000 euros par un bailleur social. C’est le locataire qui doit ensuite payer la facture via le loyer.
Normalement, un logement social doit être accessible financièrement à une personne survivant avec un revenu minimum. Cela n’est pas possible à La Réunion. Tout repose sur une subvention, l’allocation logement, généralement versée directement au bailleur social. Le montant de cette subvention rend alors accessible un logement social à une personne ayant de faibles revenus.
Cette question du coût de la construction explique également pourquoi il manque plus de 30 000 logements sociaux à La Réunion.

Gel des loyers, demande d’une commission d’enquête

Ce samedi, à l’initiative de la CNL et avec des représentants du PCR à leurs côtés, les locataires ont montré qu’ils peuvent être une force organisée.
Il incombe désormais aux pouvoirs publics de tenir compte de cette réalité en prenant en compte les revendications.
Cela signifie tout d’abord un gel des loyers pour 2024 et la remise en état des logements insalubres pour lesquels des familles paient un loyer.
Outre le gel des loyers, la CNL demande une réunion d’urgence associant tous les acteurs, la mise en place d’une commission d’enquête sur le logement social, une politique d’accession à la propriété et d’aménagement financée par l’État et une enquête sur le montant des charges locatives.

M.M.

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