À l’Ecole d’architecture, au Port

Un atelier consacré au logement d’urgence

3 décembre 2007, par Alain Dreneau

Cela se passait vendredi après-midi à l’Ecole d’Architecture de La Réunion, en plein cœur de la cité maritime, à deux pas de ce quartier populaire du “centre ville” remodelé par une opération de résorption de l’habitat insalubre (RHI). Les étudiants de seconde année présentaient leurs réalisations, dans le cadre d’un atelier d’une semaine dirigé par un de leurs professeurs, Attila Cheyssial.

« Soyez créatifs » : le message a été entendu.
(Photos AD)

« Concevoir un abri minimal pour une famille, puis le réaliser en vraie grandeur en carton » : tel était le sujet, sur lequel les différents groupes se sont investis avec une belle intensité. A l’heure où l’affichage du “droit au logement opposable” n’apporte pas en soi de solution, ni à l’échelle des besoins, ni à la dimension de l’urgence, il est intéressant de sensibiliser les architectes de demain aux réalités des familles et des personnes oubliées, condamnées à l’extrême précarité ou acculées même à vivre sans toit.
Les étudiants devaient donc étudier un abri minimal, d’une surface de 10 m2, comprenant les fonctions de cuisine, toilette, wc, salle de vie, chambre pour un couple avec un ou deux jeunes enfants, rangements. Les seuls matériaux autorisés étaient le carton ondulé sous forme de plaques en simple et double épaisseur, de la colle et de la ficelle. Et le but du travail était bien de réaliser un abri habitable solide, à échelle réelle.
Trois logements (ainsi que trois maquettes) ont été présentés dans la cour de l’école, à un jury composé des professeurs Attila. Cheyssial et Pierre Rosier, ainsi que du directeur Gabriel Jonquères d’Oriola. Chacun s’est accordé à noter le caractère sérieux de la conception, soigné de la réalisation. Avec souvent même une dose d’ingéniosité qui, si elle ne se perd pas “en route”, peut préfigurer l’inventivité qu’exigent nos problèmes de logement et d’aménagement à La Réunion !
La règle du jeu de ces “workshops” est d’en appeler à la mobilisation générale, de ne pas mégoter sur son temps de travail, et de trouver normal de réduire considérablement ses heures de sommeil afin d’avoir tout bouclé à l’heure H. L’heure du rendu a à la fois le côté un peu stressant d’un “pour qui sonne le glas”, et le côté nettement plus plaisant d’une délivrance.
En tout cas était au rendez-vous une bonne ambiance faite de concentration, de décontraction - deux choses pas forcément antagoniques -, de solidarité et d’esprit de groupe. Une bonne école pour la suite du parcours à venir de ces architectes en herbe... Il faut dire que le mode de restitution des travaux effectués devait se faire par les voies audacieuses du théâtre. Un théâtre non pas de rue, mais un peu quand même, puisque les scènes se passaient souvent devant les pas de porte des logements.

Alain Dreneau


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