Coronavirus en France

CGT et ouverture des écoles : « pas de protection, pas de reprise dans les établissements scolaires »

21 avril 2020

Pour la CGT, organiser une rentrée scolaire dès le 11 mai en France « n’a pour but que de répondre aux injonctions du patronat en « libérant » les salariés de la garde à domicile de leurs enfants pour la reprise du travail. L’alibi des difficultés scolaires et sociales mis en avant par le président et son ministre semblent particulièrement cyniques, alors que la politique du gouvernement contribue depuis 4 ans à l’aggravation générale de ces inégalités ». Précisions dans ce communiqué diffusé hier.

Lors de son annonce d’un début de déconfinement le 11 mai, Emmanuel Macron a provoqué la surprise et l’inquiétude en décidant d’une réouverture progressive des crèches, des écoles et des établissements scolaires dès cette date.
En effet, comment expliquer la logique sanitaire d’une telle décision, alors que la fermeture avait précédé le confinement au motif que les enfants et adolescents étaient des vecteurs souvent asymptomatiques de contamination ?
De plus, qui peut croire que les mesures efficaces, préconisées par l’Inserm ou l’académie de médecine, pour prévenir une seconde vague - tests généralisés, masques, gels hydro-alcooliques, maintien de la distanciation sociale, etc. - pourront être mises en œuvre avec des enfants et des adolescents, dans des écoles et des établissements qui manquent de sanitaires dignes de ce nom et de médecine du travail et scolaire ? En prolongeant au-delà de cette date la fermeture des cafés, restaurants, lieux de culture, le gouvernement reconnaît de fait que les regroupements en lieux clos créent une situation de mise en danger sanitaire pour la population.

Cette annonce provoque l’inquiétude légitime des personnels de l’éducation et des parents d’élèves.
Le ministre Blanquer, lors de ses rencontres avec les organisations syndicales, ose avancer les efforts nécessaires des personnels et l’incompréhension que susciterait leur refus de cette réouverture.
Pourtant, à l’image de l’ensemble des services publics, que ce gouvernement ne cesse d’attaquer, les personnels ont accompli d’énormes efforts pour maintenir un lien d’apprentissage avec leurs élèves, durant toute cette période. Elles et ils se sont également massivement portés volontaires pour garder à l’école les enfants des personnels soignants, malgré le manque de protection fournies par les collectivités et l’État.

Pour la CGT, il est évident que cette décision n’a pour but que de répondre aux injonctions du patronat en « libérant » les salariés de la garde à domicile de leurs enfants pour la reprise du travail. L’alibi des difficultés scolaires et sociales mis en avant par le président et son ministre semblent particulièrement cyniques, alors que la politique du gouvernement contribue depuis 4 ans à l’aggravation générale de ces inégalités.
Renvoyer à l’école plus de 12 millions d’élèves, en contact avec leurs parents (parfois personnes à risque) et plus d’un million de personnels de l’éducation et des collectivités fait peser le risque incompréhensible d’une nouvelle vague de contamination, alors que les services de réanimation sont toujours saturés et les personnels soignants épuisés. La quasi-totalité des gouvernements européens ont d’ailleurs fait un choix inverse en reportant la reprise de l’école à la rentrée de septembre.
À l’école comme ailleurs, pas de protection, pas de travail ! La CGT demande que la réouverture des crèches, des écoles et des établissements soit reportée au moment où le consensus scientifique et la généralisation des mesures de protection et de test le permettront.

Montreuil, le 20 avril 2020

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Messages

  • On ne pourra pas retarder le déconfinement indéfiniment , car ses conséquences sur l’activité économique serait trop grave et le gouvernement a bien raison de procéder de manière progressive. Mais il faudrait faire passer en priorité la santé des citoyens avant la santé des entreprises .

    En décidant de faire retourner les jeunes enfants à l’école dès le 11 mai ce n’est pas leur santé qui est la priorité du pouvoir mais le retour de leurs parents au travail ; et au lieu de ralentir l’épidémie celui ci prend le risque de l’accélérer , car les enfants ne pourront jamais respecter à la lettre toutes les prescriptions imposées pour empêcher la circulation du Virus COVID 19 même s’ils sont bien encadrés par le personnel des écoles , et ils participeront malgré eux à l’expansion de l’épidémie .

    Dans ces conditions on peut se demander si les autorités nationales ne cherchent pas plutôt à provoquer une deuxième vague de l’épidémie plutôt qu’à la stopper définitivement Si c’est réellement le cas on peut se demander également à qui profite le crime ,car seules les entreprises les plus fortes et les plus soutenues par les pouvoirs publics pourront survivre , les autres feront faillite et mettront leur personnel au chômage ; ce qui pourrait créer une situation explosive qui justifierait l’installation d’une dictature et mettrait notre démocratie en danger de mort alors qu’elle est déjà bien affaiblie si on en juge par les taux de participation aux élections .

    Si nos élus municipaux prennent conscience de ce danger pour notre pays , ils devraient refuser d’ouvrir les établissements scolaires situés sur leur communes tant qu’il y aura des cas de contamination qui pourraient relancer l’épidémie .

    Le code général des collectivités territoriale permet aux maires d’aggraver des mesures prises par les autorités nationales pour prévenir par des mesures plus convenables les maladies épidémiques et contagieuses sur le territoire de leurs communes , et si celles ci persistent à vouloir obliger les enfants des écoles maternelles et primaires à retourner à l’école, ils peuvent prendre des arrêtés municipaux imposant la fermeture de leurs établissement scolaires où les meures de lutte contre l’épidémie ne pourraient pas être respectées correctement , notamment les écoles maternelles , les écoles primaires et peut être aussi les collèges ; et bien entendu les crèches qui ne sont pas des établissements scolaires mais qui pourraient aussi être un lieu de circulation du virus .


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