La CGTR fête ses « Anciens » autour de Denis Irouva, 93 ans

Denis Irouva : Une mémoire ouvrière toujours alerte !

14 août 2023, par Kalouma

Le petit local de l’union régionale Ouest de la CGTR était en fête samedi 12 août. L’un de ses plus anciens adhérents, Denis Irouva, témoin de la fondation du syndicat à la Plaine des Palmistes en 1968, était venu du Tampon avec plusieurs de ses camarades, pour fêter son anniversaire au Port, ville où il a vécu et travaillé dans le passé.

Denis Irouva est né le 12 août 1930 et il a été de tous les combats ouvriers, avant la formation du syndicat et a fortiori depuis… Né dans une famille nombreuse de condition très modeste, dans La Réunion d’avant la Seconde Guerre mondiale, Denis – qui était l’aîné de sa fratrie — a appris très tôt à batailler pour la survie des siens. Comme il le rappelle à chaque épisode de ses débuts dans sa vie de travailleur : “dann temps-la, lavé poin sindika !”. Et Denis Irouva a été un des piliers du syndicat naissant, à la fin des années 60. Plusieurs de ses enfants — Marie-France, Françoise, Magali et un de leurs frères — étaient présents hier avec plusieurs des petits-enfants pour en témoigner.

Denis n’a pas vraiment eu le temps ou le loisir de fréquenter l’école, mais il a toujours appris, de toutes les situations. A commencer par le service militaire fait à Madagascar, où il apprend à conduire des camions sur les pistes désertiques du grand Sud. Conducteur chevronné… et sans permis, il s’est débrouillé, à son retour à La Réunion, pour se mettre en conformité avec les nouvelles normes du département naissant. Une entreprise de transport du Port l’embauche ainsi pendant quelques années… puis le renvoie parce qu’il s’était mis à vendre sous le manteau le journal Témoignages — pas encore persécuté mais plus ou moins clandestin dans les années 50. Clandestin… et très suivi dans le monde du travail et des exclus du travail !

Denis Irouva et Maurice Labenne.

Pendant les années où il a fait du transport de matériaux entre Le Port et l’usine de Grand Bois, il fait entre autres la connaissance de Maurice Labenne, syndicaliste du monde des usines sucrières, de 3 ans son aîné. Le courant est toujours passé entre les deux hommes et Maurice Labenne a fait le voyage depuis Grand Bois, hier, pour rejoindre son dalon.
Il n’était pas le seul… Michel Séraphine aussi était là – un ancien de la Fédération ports&docks - ; Elino Bache, ancien syndicaliste du Bâtiment (Spie-Réunion) ; Sylviane Dijoux, Any Darencourt, ancienne secrétaire fédérale de la CGTR et bien d’autres…

Elino Bache, Sylviane Dijoux, Denis Irouva.

Georges Gauvin, venu de Saint-Denis, a ouvert les festivités en évoquant le nom des nombreux camarades disparus : Fabien Lanave, Francis Sautron, Yves Grondin, Michel Morel, Georges-Marie Lépinay, Ivan Hoareau, Bruny Payet… et combien d’autres ? Les plus anciens d’entre eux ont connu la fondation du syndicat ; les autres l’ont rejoint au gré des batailles menées.

Après le transport, Denis Irouva a fini sa carrière à la SHLMR et vit une retraite paisible, dans une forme physique très enviable, parmi les siens, au Tampon.
Hier, au local du Port, ses anciens camarades mais aussi les jeunes de la CGTR — et notamment quelques membres de la Commission transitoire, en pleine reconstruction du syndicat, dévoyé de ses missions par certains — étaient venus de toute l’île, réunis par Christian Moutama, pour lui souhaiter un joyeux anniversaire.

Kalouma

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