
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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25 mai 2011, par
Sous l’emprise d’un monopole que l’État renonce à réguler, les prix des hydrocarbures pèsent tant sur les professionnels que sur les usagers. Un ordre des choses que des transporteurs se proposent de changer, en important eux-mêmes les produits pétroliers nécessaires à leurs activités.
« Le marché local de ces produits [pétroliers] aux normes européennes étant peu étendu, ses acteurs sont de fait en situation de monopole ou en situation d’oligopole restreint, ce qui limite la concurrence au sein de la filière. Leurs unités de raffinage ou d’embouteillage, de taille réduite, ne leur permettent pas de réaliser des économies d’échelle des unités de métropole ». C’est sans doute ce courrier de Christine Lagarde qui décrit le mieux la situation de monopole-cartel pétrolier dans notre île… et énonce le plus clairement les arguments invoqués par les pétroliers pour justifier la hausse des prix qui en résulte. La solution choisie par les autorités consiste en une intervention de l’État, rappelle la ministre dans la même lettre, en réaffirmant « la nécessité d’administrer les prix des produits concernés afin d’éviter toute hausse excessive de prix au détriment du consommateur, en attendant que des réformes de structure de la filière puissent être engagées ».
Un monopole protégé par l’État
Mais la réalité est bien éloignée de cette utopie d’un monopole régulé par l’intervention de l’État. Tout d’abord, parce que l’acquisition des pétroles « aux normes européennes » — comprendre : dont la teneur en soufre est conforme à la règlementation en vigueur — se fait sur le marché de Singapour… éloignement prétexte à une opacité constante, malgré les demandes réitérées de transparence. Le cartel est aussi à l’action dans l’acte d’importer lui-même, puisque les 3 compagnies présentes à La Réunion affrètent à tour de rôle le pétrolier (flambant neuf) “Le Tamarin”, navire d’une capacité de 43.000 tonnes, qui ravitaille notre île en hydrocarbures. Importation, réception et stockage des carburants sont l’affaire de la SRPP (Société réunionnaise des produits pétroliers). Fondée en 1955, basée au Port, celle-ci dispose du monopole du stockage des hydrocarbures qui entrent à La Réunion, grâce à des cuves d’une capacité de 250.000 mètres cubes. Sur le plan juridique, la SRPP est détenue à 50% par Total et à 50% par Shell. Elle distribue en outre l’essence sous ses propres enseignes, et il est d’ailleurs à noter que Total est, à La Réunion, propriétaire de l’enseigne Shell.
Force est de constater que l’État ne joue guère le rôle de contrôle et d’ajustement des prix que lui assigne le régime du pétrole outre-mer. Une démission constatée par un rapport rendu en 2009 par la Haute autorité de la concurrence, régulièrement cité par “Témoignages”, selon lequel « les pétroliers proposent un prix au Préfet, qui s’exécute ».
Commerce juteux
Conséquence de cet abandon de poste attestée de l’autorité publique : le commerce du pétrole est bien plus juteux qu’en Europe. Selon le rapport précité de la Haute autorité de la concurrence, une enquête de l’Inspection générale des finances et un rapport de l’Observatoire des prix, les compagnies pétrolières engrangent à La Réunion un retour sur investissement de 40%, contre 15 dans l’Hexagone. A cela s’ajoutent, précise un membre de l’Observatoire, « des marges de gérance des stations-services 4 à 5 fois plus élevées [qu’en France] ». Paradoxalement, le très puissant pouvoir pétrolier est longtemps parvenu à se faire oublier et à faire assumer par les collectivités le coût économique et social de son âpreté au gain. En témoignent les manifestations de transporteurs de 2008, qui demandaient en substance à la Région, collectivité élue, de compenser la hausse du prix des carburants en puisant dans les ressources destinées aux communes. Fait significatif, les pétroliers n’eurent pas à monter au créneau par eux-mêmes : le Préfet d’alors, Pierre-Henry Maccioni, fit office de porte-parole de leurs intérêts, en cautionnant à la télévision le blocage de l’institution régionale, qui maintenait la pression sociale loin des dépôts de la SRPP, lieu véritable de l’abus de position dominante et de l’enrichissement sans cause. L’analyse de la mobilisation de 2008 autour du prix des carburants vérifie donc parfaitement la connivence Etat-pétrole constatée par les enquêtes spécialisées.
Réaction et… chantage
Le mois dernier, la question pétrolière fut bien près de donner naissance à une nouvelle crise : s’ils entravaient formellement la voie d’accès au dépôt de la SRPP, les quelques artisans regroupés autour de Joël Mongin demandaient cette fois-ci aux finances publiques d’atténuer les effets de la hausse des carburants sur leur profession. Le rapport de force semblait donc épargner, une fois encore, les intérêts pétroliers. D’autant que la Région se proposait, pour ainsi dire spontanément, de compenser la hausse en constituant un fonds permanent alimenté par l’octroi de mer. Cette initiative suivait la ligne impulsée par la majorité UMP depuis son arrivée au pouvoir en 2010 : accompagner le désengagement de l’État impulsé par Paris, en puisant dans les ressources propres des Réunionnais, quitte à déséquilibrer les finances publiques des communes. Après la réaction des élus — appuyée par les dossiers de “Témoignages” —, la Direction du Conseil régional fit brutalement marche arrière. L’idée se fit jour alors, parmi les transporteurs, d’une coopérative destinée à contourner le circuit monopolistique des hydrocarbures, et d’atteindre un prix de carburant professionnel inférieur à 1 euro. Une initiative qui fait un peu grincer les dents des pétroliers… dont la réaction immédiate est d’exercer un chantage sur le consommateur. C’est en tout cas ce que laissait clairement entendre au “Quotidien” d’hier Philippe Bodilis, Président du comité d’importation des hydrocarbures. Selon lui, la diminution des quantités importées entraînerait une baisse des frais de passage à la SRPP… que cette dernière répercuterait sur les automobilistes. Sauf si ces derniers parviennent à écarter les obstacles qui les empêchent de créer leur propre coopérative… Pourquoi pas ? Impossible n’est pas Réunionnais, et comme on dit, pa kapab lé mor san esayé…
Cher, le pétrole ? Pas pour tout le monde…
C’est Philippe Bodilis, le boss de l’importation des hydrocarbures à La Réunion, qui le dit : les hydrocarbures vendus à La Réunion sont achetés à un prix « excellent » à Singapour, « même inférieur » à celui proposé par les raffineries. 40% de retour sur investissements, marges de gérances peut-être jusqu’à 5 fois plus élevées qu’en France… les consommateurs seront ravis d’apprendre que ces profits sont réalisés à leurs dépens à partir d’un produit qui, à l’achat, ne coûte pas trop cher aux pétroliers…
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