
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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Non à la fraude électorale, sortir de la misère coloniale, trois-quarts des richesses de la canne pour les planteurs
17 mai 2008, par
,Deux événements sont à la Une de l’actualité en ce mois de Mai 1968 à La Réunion : le manifeste pour l’autodétermination et la bataille des planteurs. Ce n’est qu’à partir de la dernière semaine de mai que vient se greffer le mouvement social pour améliorer la situation des travailleurs.
A 10.000 kilomètres de la France, le mois de Mai 1968 se déroule dans un contexte qui n’a rien à voir avec celui de la France, car 22 ans après l’abolition du statut colonial le 19 mars 1946, l’égalité sociale était encore loin d’être réalisée. Et la situation des Réunionnais était très différente de celle des Français, dans tous les domaines.
Rappelons que c’est notamment parce que les différents gouvernements, soutenus par leurs alliés à La Réunion, ont refusé l’application de la loi Vergès-Lépervenche qu’est né le mouvement autonomiste.
D’ailleurs, le 6 mai 1968, quinze organisations politiques et syndicales parmi lesquelles le PPM représenté par Aimé Césaire, le PCR par Paul Vergès, l’UD-CGT de La Réunion par Fabien Lanave, le Front de la Jeunesse autonomiste réunionnaise par Marius Félicité, le Comité de solidarité de La Réunion par Ariste Bolon, l’UFR par Isnelle Amelin, l’Union Générale des Travailleurs Réunionnais en France (UGTRF) par Gervais Barret et Michel Morel, signent le "Manifeste pour l’autodétermination et le refus de toute solution néocolonialiste".
Manifeste contre le colonialisme
Ce document dénonce le régime d’« oppression coloniale » en vigueur dans nos pays, ainsi que toute mesure prise sans tenir compte de la volonté des peuples martiniquais, guadeloupéens et réunionnais.
Le manifeste propose « un programme de démocratie politique, un programme économique » comportant « une réforme agraire, la nationalisation de l’industrie sucrière, le contrôle absolu des investissements », ainsi que « la liberté du commerce avec l’étranger et la négociation d’accords de coopération économique ». Autre point du manifeste : « un programme d’amélioration de la condition sociale des masses laborieuses ».
Ces mesures devront être mises en œuvre à partir d’un principe : le refus de toute solution néocoloniale. Et ce principe doit servir de base à l’indispensable unité d’action des forces anticolonialistes guadeloupéennes, martiniquaises et réunionnaises.
La bataille des planteurs
L’autre question qui préoccupe le peuple réunionnais en ce Mai 1968 est celle de la répartition des richesses tirées de la canne. A cette époque, le planteur est propriétaire de la canne, il a droit aux deux-tiers de toute la valeur tirée de cette spéculation, alors que l’usinier, en tant que façonnier, reçoit un tiers de la richesse. Les planteurs, plus de 20.000 en 1968, sont dans la lutte pour revendiquer les trois-quarts de la richesse.
Le 12 mai, malgré la menace de la répression, des milliers de planteurs se rassemblent à Saint-Pierre sur ce mot d’ordre, comme le rappelle "Témoignages" du 14 mai 1968. La réaction à ce mouvement a été les Accords de 1969, signés par la Fédécanne et les usiniers, qui ont totalement changé la structure de la filière canne à La Réunion, avec les conséquences que l’on voit aujourd’hui.
C’est dans cette même édition que notre journal rend compte d’un des événements de Mai 68 en France : une manifestation contre la répression policière.
Une semaine plus tard, en France s’annoncent les grèves générales pour un changement politique immédiat. À La Réunion, le PCR lance un appel à la vigilance sur des mots d’ordre réunionnais : « en finir ici avec le chômage, la ruine, la misère et l’oppression ».
« La Réunion n’est pas la France »
Le 24 mai, alors que la France connaît le plus grand mouvement social depuis 1936, à La Réunion, la mobilisation des travailleurs est un franc succès. Mais une nouvelle fois, l’attitude du pouvoir en place rappelle que « La Réunion n’est pas la France ».
Le 27 mai, l’Union départementale CGT lance un appel à la grève générale partout pour l’augmentation des salaires, la sécurité sur les chantiers, la liberté syndicale et la signature de conventions collectives.
Le 1er juin, "Témoignages" rend compte des victoires remportées par la mobilisation, et annonce la tenue d’élections législatives à la suite de la dissolution décidée par le président de la République, le général De Gaulle.
Mais pour les Réunionnais, les Législatives du 23 juin sont marquées par de nouvelles fraudes massives visant à empêcher l’expression démocratique.
Les Réunionnais réagissent le jour même par de puissantes manifestations. Le lendemain, est déclenchée une grève générale « contre cette humiliation infligée à tous les Réunionnais ».
Pour les Réunionnais, beaucoup reste encore à accomplir pour qu’enfin, la loi du 19 mars 1946 soit appliquée. Après Mai 1968, le travailleur réunionnais n’a pas droit au même SMIC, aux mêmes indemnités en cas de perte d’emploi, aux mêmes allocations familiales, et il est confronté à des prix déjà bien plus élevés qu’en France, tandis que le chômage commence à faire des ravages. Et 1 an après Mai 68, la situation des planteurs allait régresser avec les Accords de 1969.
Par ailleurs, Mai 68 à La Réunion a confirmé que Paris et ses alliés locaux étaient toujours prêts à tout pour que le peuple ne puisse pas s’exprimer. En ce sens, les Législatives du 23 juin sont là pour rappeler les conditions spécifiques de la lutte à La Réunion, et elles n’ont rien à voir avec la réalité dont sont issus les mots d’ordre venus de Paris.
Manuel Marchal
Mai 68 à La Réunion
• Elie Hoarau, secrétaire général du PCR
Durant les évènements de Mai 68, Elie Hoarau était à l’UGTRF (Union Générale des Travailleurs Réunionnais en France) à Paris. Il n’était donc pas dans notre île, mais suivait avec attention l’évolution de la situation locale. Il est vrai qu’à La Réunion, l’ampleur n’était pas la même qu’en Métropole, mais « il y a eu un grand mouvement ouvrier à un moment donné. Et nous, en Métropole, on suivait cela de très près ». A cette époque, à Paris, il y avait déjà une coordination d’étudiants et de travailleurs réunionnais, avec l’UGTRF, et Elie Hoarau en faisait partie. « Il y a eu des manifs à Paris et je me souviens d’un grand meeting à la Sorbonne, dans le grand amphithéâtre, qui était destiné à faire le point sur ce qui se passait dans les DOM ». A ce moment-là, à La Réunion, une manif avait démarré, avec un peu de retard par rapport à la Métropole, à l’initiative des ouvriers, et une grève générale a suivi. Et c’était Elie Hoarau qui était chargé de relayer les évènements locaux aux étudiants de la Sorbonne. « Je me souviens que je lisais des articles de “Témoignages” à la Sorbonne pour les tenir au courant de ce qui se passait à La Réunion ».
Enfin, d’après Elie Haorau, c’est à la suite de cette grève à La Réunion qu’est née la CGTR.
SP
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