Mobilisation internationale pour une autre politique

Manifestations anti-austérité en Europe

3 juin 2013, par Céline Tabou

Plusieurs millions de personnes sont descendues dans les rues en Europe pour manifester contre les politiques d’austérité. Face à la dégradation du contexte économique et social européen et aux conditions imposées par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international, les Européens ont décidé de se rendre dans les rues pour dénoncer l’austérité.

En Grèce, au Portugal et Espagne, des milliers de personnes ont dénoncé les bailleurs de fonds et les dirigeants, responsables, selon eux, de la situation. En Allemagne, la mobilisation s’est faite le jour anniversaire de la Banque centrale européenne.

Ce « n’est plus la solution »

A l’appel du collectif anticapitaliste Blockupy, cette manifestation a été lancée dans le centre de la ville. Les organisateurs ont espéré 20.000 participants, mais n’étaient pas en mesure de fournir leur propre estimation, la police a noté 7.000 personnes samedi en milieu d’après-midi.

Mobilisés le 1er juin, jour du quinzième anniversaire de la fondation de la Banque centrale européenne, les manifestants ont dénoncé l’institution. « Nous voulons clairement dire que la politique de la Banque centrale européenne et de la Troïka, soumises à l’influence capitale du gouvernement fédéral, n’est pas la solution » , a affirmé à l’“Agence France Presse” Roland Süss, porte-parole de Blockupy, collectif réunissant syndicats et organisations de gauche, avant que le cortège ne se mette en mouvement.

En Espagne, les partis de gauche et les anticapitalistes ont aussi appelé à manifester, avec des mots d’ordre visant la Troïka et les politiques d’austérité. Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Madrid samedi soir.

Tandis qu’au Portugal, les manifestants ont annoncé « Troïka dehors ! », « Tous unis contre la Troïka », « Nous ne devons rien, nous ne payons rien » et « Gouvernement démission ! ».

« Nous sommes ici pour lutter contre les diktats de la Troïka, parce que nous pensons qu’ils gouvernent uniquement pour le grand capital, et contre la volonté de la majorité de la population », a déclaré à l’“AFP” Rafael Herguezabal, un retraité de 75 ans. Ce dernier a dénoncé les gouvernements en Europe qui « font ce que la Troïka leur dit de faire, au prix de l’appauvrissement des travailleurs ».

Face à la contestation, le gouvernement conservateur espagnol a promis de réduire le déficit et la dette publics du pays, avec des mesures d’austérité visant à faire 150 milliards d’économies, notamment dans l’éducation et la santé, d’ici 2014.

Les Grecs « sont désespérés après une crise de cinq ans » et « c’est bien de voir que les gens (en Allemagne) se sentent aussi concernés par la crise », a expliqué une manifestante à “l’AFP”. « Je suis contente de voir les gens ensemble pour exprimer leur solidarité ». La manifestante a également ajouté : « Nous avons besoin de plus de solidarité, le capital est uni et fort, mais beaucoup de voix s’expriment au nom de la gauche en Europe, ce qui rend les choses plus difficiles ».

A Lisbonne, la Troïka en ligne de mire

Le 31 mai, la Confédération générale des travailleurs portugais (CGTP), principal syndicat du pays, a appelé à une grève générale pour le 27 juin, après la décision du gouvernement de mettre en vigueur de nouvelles mesures destinées à compenser celles rejetées début avril par la Cour constitutionnelle. Les syndicats vont protester contre la suppression de 30.000 postes de fonctionnaires, l’allongement de leur temps de travail, qui passe de trente-cinq à quarante heures par semaine, et l’augmentation de leurs cotisations sociales.

Les mesures d’austérité imposées par la Troïka (Union européenne, Fonds monétaire internationale et Banque centrale européenne) sont vivement critiquées par l’opposition de gauche et la population. Selon les prévisions officielles, l’économie portugaise doit reculer cette année de 2,3% et le chômage est de 17,7%, dont plus de 40% pour les jeunes. Le gouvernement tente d’apaiser en mettant en avant des mesures en faveur de la croissance et de l’emploi, sans convaincre, car il ne parvient pas à réduire les déficits.

« Cette fois-ci, ce ne sera pas seulement le Portugal à battre le pavé, mais tous les peuples de l’Europe vont manifester contre la recette de l’austérité », a indiqué un communiqué de presse du mouvement apolitique Que se lixe a Troïka (Que la Troïka aille se faire voir), principal promoteur de cette initiative.

Le 1er juin, Lisbonne, mais également 17 autres villes portugaises ont foulé le pavé, et annoncé leur participation à la prochaine grève. « Ce jour a une symbolique et une force particulières, car il rassemble des pays européens, les peuples d’Europe, dans la lutte contre le chantage de la finance et la Troïka » , a déclaré Catarina Martins, coordinatrice du Bloc de gauche.

Céline Tabou

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