Démographie

De grands enjeux

18 novembre 2011

En octobre, l’Institut national français d’études démographiques a publié sa note intitulée « Sept milliards d’êtres humains aujourd’hui, combien demain ? ». Quelques semaines plus tard, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a publié un rapport allant plus loin et prédisant que le nombre d’êtres humains sur Terre pourrait dépasser 10 milliards d’ici 2100.

Le rapport met également en avant que le nombre de terriens pourrait atteindre 15 milliards si les taux de fertilité se révélaient un peu plus élevés que les prévisions actuelles : « Avec seulement une légère variation de la fertilité, particulièrement dans les pays les plus peuplés, les chiffres pourraient être plus élevés ».

Babatunde Osotimehin, directeur exécutif de l’UNFPA, préconise « qu’en planifiant, et avec les investissements voulus dès à présent dans les êtres humains, pour leur permettre d’opérer des choix qui servent non seulement leurs intérêts, mais aussi ceux des biens communs planétaires, notre monde de 7 milliards d’habitants peut avoir des villes durables et prospères, une main-d’œuvre productive capable d’alimenter la croissance économique, des populations jeunes qui contribuent au bien-être économique et social ». En effet, la hausse démographique engendre des défis qu’il faut traiter dès aujourd’hui. Alors que le bouleversement de l’ordre mondial est en train de se faire, la démographie aura une place centrale, que ce soit dans les domaines de l’économie, la gouvernance, l’environnement, l’éducation, l’alimentation, le respect des cultures et identités.

Des questions majeures pour le monde

Cette hausse démographique aura un impact certain sur la population du monde, que ce soit dans les domaines de l’habitat, de consommation, de déplacement, d’emploi, d’éducation, toutes ces thématiques devront trouver des réponses adaptées aux changements climatiques, mais aussi à l’évolution économique des pays dans une relation de co-développement, et non plus de concurrence.

Parmi les défis à venir, les jeunes restent au cœur du débat pour les Nations unies. Après avoir lancé l’Année internationale de la Jeunesse, l’institution internationale pose : « Les jeunes : une nouvelle force pour refaçonner le monde ». Il est temps aujourd’hui que les jeunes deviennent acteurs de la société, les jeunes âgés de moins de 25 ans représentent 43% de la population mondiale. L’UNFPA préconise la création « de la prospérité » en leur trouvant des emplois, des meilleures conditions de vie, une prise en compte dans les instances de décision et une responsabilisation pour l’avenir de la Terre.

A ces problématiques, le manque d’eau est l’une des principales préoccupations des experts. « Le monde devra faire face à un déficit de 40% entre les demandes et les ressources disponibles d’ici 2030 », indique le rapport. Le document rappelle qu’il faut actuellement dix-huit mois à la Terre pour régénérer les ressources naturelles utilisées en une seule année. De plus, l’accroissement démographique va entrainer la mise à mal des ressources telles que l’eau potable, la richesse des sols et des mers ou les forêts.

Avec la constante destruction de la planète, il faudra d’ici 2030 une seconde planète pour satisfaire les appétits et absorber les déchets de la nôtre, selon les calculs du réseau Global Footprint Network (GFN, empreinte écologique). Le charbon, le pétrole et le gaz ont favorisé la prospérité, mais produisent aussi des gaz à effet de serre modifiant notre climat et mutilant les écosystèmes qui nous nourrissent.

Brice Lalonde, diplomate français coordinateur de la prochaine Conférence de l’ONU sur le développement durable en juin, Rio+20 (20 ans après le Sommet de la Terre de 1992), a expliqué qu’« En 2030, avec un milliard de plus sur terre, la question sera comment assurer la sécurité alimentaire et fournir les services essentiels à ce milliard de gens pauvres sans toucher à plus de terre, plus d’énergie et plus d’eau ».

Selon les experts cités par l’“Agence France Presse”, la Conférence Rio+20 devrait être consacrée aux moyens de créer des villes durables, favoriser les énergies renouvelables, mieux utiliser l’eau potable, gérer les océans de façon durable et mener une agriculture rentable sans abuser des pesticides chimiques.

Pourtant, certains estiment qu’une action sur le taux de fertilité pourrait stabiliser la population à 8 milliards tout en aidant les pays pauvres à sortir de la pauvreté, à réduire « la tension sur les ressources naturelles » et à rendre les humains moins vulnérables aux effets du changement climatique.


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Messages

  • C’est trop tard pour agir, nous ne pouvons plus que limiter les dégats, retarder l’échéance : les destructions de la biodiversité sont trop importantes et l’augmentation de la population va continuer et provoquer un effet de non retour, nous allons finir de vider les océans dont l’acidification ne peut que s’accélérer, il en est de même pour le réchauffement climatique.
    C’est dans les années 60 qu’il aurait fallut stabiliser la population humaine.

  • Je rebondirais sur le dernier paragraphe.
    En effet, la projection basse de l’ONU indique que moyennant de gros efforts d’investissements éducatifs et de planification familiale, il est possible de stabiliser la population mondiale à 8,1 milliards en 2050, voire même de redescendre à 6,2 milliards en 2100.
    Ce gain de pratiquement 4 milliards (puisque la projection moyenne est de 10,1 milliards en 2100) est une opportunité magnifique qui s’offre à l’humanité : saurons-nous la saisir ?
    En tous cas un plaidoyer dans ce sens sera adressé par l’association Démographie Responsable au Secrétaire général de l’ONU. Intitulé "7 milliards d’êtres humains aujourd’hui : combien demain", il est même possible d’y apporter son soutient.
    http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/milliards-etres-humains-aujourd-hui-combien-demain-nbsp-341.html


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