Incendies au Maïdo :

Rien de nouveau un an après

4 novembre 2011

Il y a un an, après les incendies survenus au Maïdo, on pouvait entendre « plus jamais ça ». De toute évidence, on aurait pu éviter ce premier désastre en anticipant un peu les risques tout en ayant conscience de notre riche biodiversité et des enjeux que représente sa protection.

Mais les choses étant faites, il aurait été judicieux de tout mettre en œuvre pour que l’Histoire ne se répète pas, plus que de l’anticipation qui a fait défaut il y a un an, il s’agissait de tirer les leçons de cet épisode dramatique.

À l’époque, la ministre de l’Outremer, Marie-Luce Penchard s’était déjà déplacée pour constater le tas de cendres…

Force est de constater un an après que notre île et plus particulièrement, notre forêt n’est toujours pas protégée des incendies. Et l’Histoire se répéta : incendies au Maïdo, des milliers d’hectares partis en fumée et une ministre qui vient constater, encore.

Cependant, à la différence de l’épisode de 2010 où le manque d’anticipation si préjudiciable soit-il pouvait être mis sur le compte d’une erreur, voire d’une leçon, en 2011, les pouvoirs publics avaient pleine connaissance des dangers qui nous guettaient.

À partir de là, la responsabilité des pouvoirs publics est pleinement engagée de la prévention qui aurait dû être menée à destination du grand public aux mesures d’intervention en cas d’incendies.

Comment tolérer que l’État puisse mettre par exemple des milliers d’euros à l’époque dans des campagnes puantes vantant les bienfaits de la réforme des retraites ou encore l’urgence d’acheter un décodeur pour recevoir la télé numérique et ne rien voir sur l’importance de protéger notre forêt ?

Dans le même registre, force est de constater aujourd’hui que les institutions mises en place pour la protection et la valorisation de ces sites d’exceptions tel le Parc National des Hauts ne sont pas en contact avec le peuple, pas dans la proximité, un travail en quelque sorte en catimini, qui font que « Nout parc » n’est pas approprié par les Réunionnais.

Un malaise démocratique

Ce malheureux évènement a aussi révélé une fois de plus, un certain malaise démocratique et la question de la gouvernance du peuple par et pour le peuple. Les élus sont dans ce système un maillon essentiel. Pourtant, sur les incendies du Maïdo, alors que les élus demandaient majoritairement à ce que des moyens aériens soient envoyés, la position du préfet, nommé, a suffi à envoyer sur le banc de touche la demande des dirigeants politiques élus et d’une grande partie de la population. Quel est donc le sens de notre démocratie, quand un dirigeant nommé peut bloquer des volontés politiques de personnes élues et pour le coup, soutenues par une grande partie de la population ? La question mérite d’être posée…

Et maintenant ?

L’incendie semble contenu, espérons que l’on y viendra à bout. Mais après ? De la prévention, à l’appropriation de notre patrimoine par l’ensemble des Réunionnaises et des Réunionnais, en les rendant véritablement acteurs de sa préservation, en passant par les processus d’urgence au cas où le pire se reproduirait malgré tout : autant de questions auxquelles nous devrons trouver des réponses. Pour de vrai, cette fois.

Quant au fonctionnement de notre démocratie dont nous n’avons pas à rougir, mais dont nous ne pouvons pas non plus nous en satisfaire dans l’état actuel des choses, parions que le sujet aura encore mille et une occasions de revenir sur le devant de la scène.

La Réunion Patrimoine mondialNou lé kapab - numéro 10

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