L’optimisme version suisse

Un week-end sportif difficile

10 juin 2008

Quelle belle cérémonie d’ouverture ! Non mais sans rire, vous avez vu ça ? Avez-vous été charmé par la modernité du cor des Alpes ? La belle robe très design de l’Heidi nationale vous a-t-elle laissés indifférents ? Et la superbe montre humaine, clou du spectacle, qui d’autre aurait été capable de vous l’offrir d’une telle précision ? On en aurait presque chanté l’hymne national si l’on avait su les paroles qui venaient après « Sur nos monts quand le soleil... ».
Alors évidemment, devant tant d’excellence, les dieux du sport ont jugé qu’ils devaient aider les autres. Parce que tous les désagréments du week-end, comment les expliquer autrement ? Franchement, pensez-vous que Federer, la légende vivante du tennis, aurait pu être humilié de la sorte par Nadal sans une céleste malveillance ? Comment Alex Frei aurait-il pu se blesser d’entrée de jeu sans la main de Dieu et le pied du joueur tchèque ? Malgré la guigne, avouez tout de même que l’équipe suisse s’en est sortie honorablement. Ce n’est pas de sa faute si le ballon semblait décidé à ne pas entrer dans la lucarne - était-il seulement aux normes, ce ballon ? Le but tchèque, on reste persuadé qu’il s’agissait d’un hors-jeu, l’arbitre était vendu puisqu’il a passé sous silence au moins deux fautes de main. Barnetta était un peu trop Tranquillo, mais c’est qu’il n’avait pas joué depuis longtemps. Quant au gardien helvète, dont aucune relance n’a su trouver un joueur blanc et rouge sur sa route, il était certainement frappé de myopie subite.

Enfin un peu de mauvaise foi !

De la mauvaise foi ? Oui, certainement ! Et il s’agit d’un changement radical dans la mentalité footballistique suisse. Jusqu’ici, la population se moquait de son équipe nationale. On en riait ouvertement et personne n’aurait avoué un quelconque coup de cœur pour la Nati. Aujourd’hui, même si aucun des supporters n’est encore capable de chanter l’hymne du pays, l’on n’a plus honte de se barioler de rouge et blanc et de crier « Hop Suisse ! » durant le match. Les journalistes feignent un ton ironique, les politiciens serrent les fesses avant même le début du match et prennent leur figure de "l’important, c’est de participer" dès la fin de la première mi-temps, pourtant, samedi soir, tout le monde y a cru. L’équipe tchèque, la plus forte du groupe, n’a finalement pas été si redoutable. La presse ose même affirmer haut et fort que « nous méritions de gagner ».

Par contre, l’optimisme n’empêchant pas l’ordre, il nous semble important de rappeler - avec le sourire - à nos amis les supporters portugais que les klaxons jubilatoires sont interdits une demi-heure après les matchs. En plus, s’ils pouvaient éviter de bloquer les routes entre 22h et 23h avec leurs voitures enroulées dans des drapeaux verts et rouges, ils seraient sympas. Nous leur souhaitons encore la bienvenue en Helvétie ! Qu’ils n’oublient pas de goûter à notre bon lait - avant qu’il n’augmente au 1er juillet 2008 après la grève des producteurs -, d’acheter un couteau suisse, ou même plusieurs. Par contre, s’ils pouvaient aussi ne pas trop abuser des chips, on prévoit une pénurie avant la fin de l’euro...

Euro 2008

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus