La démolition du patrimoine réunionnais en marche

Les richesses de La Réunion remplacées par un paysage de désolation

31 octobre 2011

Plus de 2.600 hectares ravagés, des familles évacuées, des fermes menacées par les flammes et toujours pas d’envoi de bombardiers d’eau. L’incendie prend une ampleur considérable, des dégâts immenses sont déjà infligés à la partie réunionnaise du Patrimoine mondial. Malgré la gravité de la situation, le gouvernement refuse toujours d’envoyer un bombardier d’eau à La Réunion tandis que Didier Robert continue de briller par son efficacité, incapable d’exiger de son ami Sarkozy l’application de la solidarité nationale pour sauver les trésors de notre pays.

Après une accalmie relative dans le courant de la journée, le feu a une nouvelle fois repris de la vigueur hier en fin d’après-midi ce dimanche 30 octobre 2011 dans les hauts de l’Ouest. Le préfet a ordonné l’évacuation de 26 familles d’exploitants agricoles habitant notamment au chemin Vaudeville à la Chaloupe Saint-Leu. Les personnes concernées ont quitté les lieux à la tombée de la nuit le cœur gros et en ayant tout fait pour mettre leur bétail en sécurité. Les pompiers vont poursuivre la lutte acharnée et inégale qu’ils ont entamée depuis ce mardi contre le feu. La météo va à nouveau jouer contre eux. Météo France prévoit en effet pour la nuit de dimanche à lundi des vents soufflant en moyenne à une vingtaine de km/h. Le feu a déjà parcouru 2.677 hectares.
« Là le feu va se calmer et en fin d’après-midi, comme tous les jours, il va recommencer à se déchaîner », disait ce dimanche matin un pompier qui venait de passer la nuit "au feu". Les faits lui ont donné raison.

Derrière le front des flammes, plus de 2.600 hectares ravagés abritant notamment des espèces uniques au monde.
(photos Imaz Press Réunion)
(photo Imaz Press Réunion)

Des évacuations dramatiques

L’incendie a peu progressé dans le courant de la journée, mais il est resté très actif dans les hauts de l’Ouest. Comme aurait-il pu en être autrement. Le vent provoque des centaines de départ secondaire de feu sur une surface immense.
La zone étant habitée, le gros des efforts s’est porté sur la région. Malgré le combat des sapeurs pompiers, renforcés depuis ce dimanche matin par des renforts de métropole, « la sécurité des habitants du chemin de Vaudeville et du chemin des Tamarins dans la partie située au Nord de l’intersection avec le chemin de la Source ne peut ce soir être garantie avec certitude » indique la préfecture. D’où la décision du préfet, Michel Lalande, de faire évacuer les 26 familles d’exploitants agricoles résidant dans la zone.
Une nouvelle qui n’a pas surpris les agriculteurs. Depuis le début de la matinée, ils ont entrepris de sécuriser leurs exploitations et de mettre le bétail à l’abri. La veille déjà, à la demande du maire saint-leusien, Thierry Robert, une première évacuation avait eu lieu.
On avait ensuite craint le pire puisque certaines informations disaient qu’une ferme avait entièrement brûlé. Il n’en a finalement rien été fort heureusement. Des dizaines d’hectares de pâturages ont par contre été détruites.

Avec les moyens dont ils disposent, les soldats du feu font preuve d’un courage exemplaire pour tenter de préserver ce qu’il reste de notre riche patrimoine naturel.

L’État refuse toujours

Ce dimanche soir, les pompiers se préparaient à vivre une nouvelle nuit de lutte sans merci. Le feu évolue souvent en sous-sol dans l’humus avant d’embraser subitement les arbres et la végétation. Les flammes peuvent alors s’élever brusquement à plusieurs mètres de haut. « Devant l’ampleur de la catastrophe, on ne peut pas dire que l’on soit optimiste. La seule chose que nous puissions faire est de lutter de toutes nos forces contre le feu » déclarait, réaliste, ce dimanche soir l’un des officiers pompiers.
Ce dimanche, le préfet, soutenu par l’officier commandant les pompiers, arrivés en renfort, a souligné une fois de plus que le recours à un Dash 8 (avion bombardier d’eau-NDLR) serait inefficace sur ce type de sinistre. Une affirmation qui ne satisfait pas Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul. Avec, notamment, les maires de Saint, Leu, Thierry Robert, et de Saint-Louis, Claude Hoarau, elle estime que les moyens dégagés par l’État pour lutter contre le feu ne sont pas à la mesure de l’ampleur du sinistre.

(avec Imaz Press Réunion)

A la Une de l’actuDidier RobertLa Réunion Patrimoine mondial

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • A propos des feux de Maido
    Patrimoine mondial.....
    Au lieu de construire, on détruit, sous des prétextes fallacieux....
    On détruit des maisons dans lesquelles des familles se sont fondées et s’y sont accrochées, sous prétexte que les terrains appartiennent a l’état ou a des propriétaires qui avaient disparus depuis des générations et qui refond surface 40/50 ans après, on détruit des coutumes, une des 1eres et seule raisons d’un mouvement qui amoncelle des débris qui se constitue en composte puis en humus et surtout qui contribue à la progression des incendies, "souterraines" qui couvent et attend le moment propice pour s’attaquer aux grandes et majestueuses forêts du "PARC DES HAUTS", délivrées des "pestes végétales" (QUI EN FAIT JOUAIENT UN RÔLE DE PARE FEU IDÉAL) et ça tout le monde le sait, le feu ne s’attaque pas aux raisins marrons il le détourne.
    QUI essaie de réinventer la nature à la Réunion ????.....
    De GRANDS chercheurs !!! qui se sont constitués pour réinventer la Réunion, le résultat on le voit, bientôt il n’y aura plus de parc national....
    LA FAUTE À QUI ?????
    ET C’EST PAREIL POUR TOUTES LES INCENDIES, IL FAUT UN COMBURANT ET IÇI TOUS LES ÉLÉMENTS SONT EN PLACE POUR QUE LE TAS DE FUMIER ISSU DE LA POLITIQUE SAKOLEONIENNE S’ENFLAMME ET VIVE L’ANARCHIE.....

  • "En moins d’une semaine, plus de 2.600 hectares, soit 10% de La Réunion, ont été touchée par le sinistre."

    Faux. 2600 ha, c’est 1% des 25 120 km2 de l’île, pas 10%...

    Au fait, et l’écobuage ? Il est pratiqué à La Réunion, mais tout le monde semble pudiquement l’oublier...


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus